Sauf que, si l’on creuse un peu, il est assez facile de flairer l’arnaque, et de réaliser que beaucoup de ces « vrais » supporters ne sont en fait que de « faux » supporters, odieusement opportunistes.
Ceux que je veux dénoncer ici, ce sont ceux qui, n’ayant jamais habité à Marseille et n’allant jamais au stade Vélodrome, se déclarent cependant éternels supporters de l’OM. Libre à eux évidemment, mais essayons cependant de dénouer les fils de la supercherie.
Voici le témoignage d’une personne que j’ai récemment accusée d’être un faux supporter de l’OM. A cette accusation, Michel (prénom modifié) me répond : « Ben écoute, moi en D2, avec Ferrer, Ferreri et Cascarino, j’étais derrière eux, hein. Ça fait 20 ans que je les soutiens, soit 65% de ma vie écoulée. »
Alors, voilà l’argument choc : la constance de l’engagement serait synonyme de sincérité, et de fidélité. Des valeurs si nobles dans notre époque marquée par le cynisme et l’argent roi.
Mais en quoi est-il noble de soutenir un club qui, depuis son sacre européen de 1993, est le club préféré des Français et des media ? Il n’y a rien de plus conformiste que de soutenir l’OM, parce que tout le monde aime bien l’OM (soit dit en passant, on n’en dirait pas autant des supporters de l’OL, bien plus courageux à cet égard).
D’une certaine manière, le faux supporter de l’OM est l’équivalent du bobo parisien. Il s’approprie les valeurs positives du terroir sans en subir les désagréments, il est fort bien représenté dans les media, et il s’agace d’être rejoint par la masse quand son équipe gagne (enfin) un titre.