Anthologie permanente : Will Alexander

Par Florence Trocmé

LES TROMBES PSYCHOTROPIQUES 
 
Scruter l’envers 
dans les errata de champs de canne brumeux 
comme hantés par la colite fumante d’un iridium tourbillonnant  
ses annihilations 
comme dans la salive de tritons 
perce la rage intestinale des deltas 
de noires girafes marines osmotiquement fendues en aluns simultanés 
au dessus d’une mer du jugement miroitante de Richters 
comme un œuf neutronique affaibli 
ses mirages pétrolifères en fission comme des spirales irrégulières d’oies chasseuses 
volant à travers les flammes d’exhalaisons ulcérées & gargantuesques 
criant une pâle impériale verdeur 
s’élevant sur de denses jetées de cobras 
l’atroce défaite de la mer 
l’invivance de ses vents  
carbonisés par les irradiations d’entrechoquantes incisions d’eaux salées 
les flamboyants golfes solaires chatoyant d’utopies mandéennes en explosion 
ondes de choc sur les prophéties linéaires de l’Ancien Testament 
de Jérémie 
ou Ezéchiel 
ou le doigt osseux gelé secouant de chétives missives alchimiques 
depuis une Judée embrasée de lune 
comme un fossé brûlant mécaniquement focalisé sur les fumées 
de ses perturbateurs ensorceleurs 
où la mobilité de l’âme est freinée 
réduite à des vapeurs séculaires agnostiques laminées 
à une rage terrestre qui exclue ses sensuels feux célestes 
ses étourdissantes colères non-dupliquées 
ses soudaines spirales de sélénium 
son feu qui chancèle dans les pseudo-lignes de faille d’un jugement pré-dupliqué 
sa fréquentation des esprits d’un plancton Draconien enrichi 
si bien que l’âme avec son ambre de scintillants drachmes microbiens 
avec ses divisibilités tourmaline blessées 
flambant sous une lumière d’airs cycloniques maculés 
sous un déluge de noires écailles de poissons et de spleen 
est ensevelie 
dans une psychomotricité stérile et sans soif 
tombant d’une fournaise d’étoiles 
qui consume et gèle de même 
qui inculque une microbotanique lacunaire 
comme dans des émulsions grammaticales hypnotiques 
dans une ouverture elliptique évidée où nous reconnaissons  
d’anciennes chirurgies égyptiennes  
où les morts se relèvent magiquement de labyrinthes 
& ouvrent leurs yeux dans un langage d’anomalie totémique calcinante 
proliférant en miniature hérétique 
leurs fantômes 
buvant de sutures quadrilatères 
de brèves 
violentes 
trombes renonciatrices 
déracinée 
armée de défenses de goules 
& lézards de bouleaux brisés 
exposée à des rayons angulaires psychotropiques 
déflagrant au centre d’un vert dieu vénusien intérieur 
chantant 
comme si 
dans les fumeroles de l’angoisse 
avec un saignement inclément 
avec une couronne astrale souillée  
sur les renversements d’altimètres instables 
traduit de l’anglais (américain) par Jean-René Lassalle 
source : revue Sulfur n°32, éditée par Clayton Eshleman, Ypsilanti 1993. 
En livre dans : Will Alexander : The Stratospheric Canticles, Pantograph Press 1995. 
Texte original en cliquant sur “lire la suite de…” 
 
Bio-bibliographie de Will Alexander  
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Une de Poezibao 
par Jean-René Lassalle

  

THE PSYCHOTROPIC SQUALLS  


To peer into the obverse  
into smoking cane field erratums  
as if haunted with the steamy colitis of whirling iridium  
cancellations  
as in the saliva of newts  
one sees the intestinal raging of deltas  
of blackened sea giraffes osmotically split into simultaneous alums  
above a judgemental sea glistening with Richters  
like a weakened neutron egg  
its fissioning petrol mirages like spirals of irregular hunting geese  
flying through flames of ulcerated smoke & gargantua  
hissing a blank imperial greenness  
rising above dense jetties of cobras  
the shocking demise of the sea  
the unlivingness of its winds  
scorched by irradiations of shaking brine incisions  
the burning gulfs of sun with a glint of explosive Mandean utopias 
shocks against Old Testament linear prophetics  
of Jeremiah  
or Ezekiel  
or the bony frozen finger shaking stunted alchemical missives  
from a moon burned Judea  
no more than a mechanically burning moat focused on smoky  
spellbinder’s disruptives  
where the motion of the soul is delayed  
reduced to flattened agnostic secular smoke  
to a terrestrial rage which eliminates its sensuous heavenly fires  
its stunning unreplicated angers  
its sudden selenium spirals  
its fire which staggers across the pseudo-faultlines of pre-replicated judgement  
its flirtation with spirits of enriched Draconian plankton  
so that the soul with its amber of flashing microbe drachmas  
with its wounded tourmaline divisibilities  
flaming within a light of smeared tornado weathers  
within a shower of black fish scales & spleen  
is entombed  
within a blank thirstless psycho-motion  
falling from a furnace of stars  
which both flares up and freezes  
which inculcates a flawed microbial botany  
as in hypnotic grammatical emulsions  
within a hollowed elliptical opening where we witness old  
Egyptian surgeries  
where the dead magically rise up from mazes  
& stare in a language of scorching totemic anomaly  
spawned in heretical miniature  
their phantoms  
seeping from quadrilateral sutures  
from brief  
violent  
renunciatory squalls  
uprooted  
armed with the weaponry of ghouls  
& broken birch tree lizards  
seasoned by the light of psychotropic angles  
blazing in the middle of a green Venusian interior God  
singing  
as if  
in the fumaroles of anguish  
with an inclement bleeding  
with a littered corona  
of unstable altimeter reverses 
Will Alexander: “The Psychotropic Squalls” dans The Stratospheric Canticles (Pantograph Press, 1995).