Belenos : le nouvel assaut !

Publié le 03 décembre 2007 par Amaury Piedfer

Le nouvel album tant attendu de BELENOS, Chemins de Souffrance, vient de paraître, heureusement à la date prévue ; nous aurions été bien déçus d'avoir à attendre plus.
Le nouvel assaut du maître du celtic/pagan black français est à la hauteur de ce qu'on pouvait attendre : une oeuvre d'une grande intensité, saisissante, noire, mélancolique, audacieuse et agressive tout à la fois ; nous l'aimons, parce qu'elle nous paraît bien exprimer l'esprit gaulois de notre temps, du moins de ces Gaulois qui se souviennent qu'ils ne sont pas que de la chair à supermarché.
Le nouvel opus a été entièrement composé et interprété par Loïc Cellier, qui paraît être définitivement l'unique membre de BELENOS, et qui s'est chargé de réaliser jusqu'aux décors du livret. Il est structuré en deux parties, une première, Allégorie d'une Souffrance, composée en 1998, une seconde, Les Chemins de la Mort, composée ces derniers mois. La souffrance et la mort, pas de quoi réjouir l'auditeur, a priori ; et pourtant, loin d'être une énième évocation de ces thèmes sur-exploités dans ce style musical, l'album se présente, à notre sens, comme un rite initiatique, un cheminement qui exprime la tonalité de notre temps, celui de la mort de la Gaule. Mais chacun, bien entendu, conformément à l'esprit du groupe depuis ses débuts, y verra ce qu'il voudra. Malgré ces deux parties distinctes, composées à presque dix ans d'écart, l'oeuvre jouit d'une grande unité, démontrant ainsi la maturité artistique et la cohérence de la pensée de l'auteur. Une froide évocation du destin des hommes, aux accents parfois nihilistes, parfois beaucoup plus guerriers. La seconde partie se fait de temps à autre plus atmosphérique, en plongeant l'auditeur dans une sorte de contemplation, qui se brise soudainement sur les échos de la brutalité. La maîtrise technique est parfaite, quoique ce ne soit pas le plus remarquable dans ce genre de créations. Les paroles sont en français, mais pour la seconde partie, principalement en breton : l'effort de Chants de Bataille a donc été poursuivi, ce qui mérite d'être salué. On regrettera cependant que les ambiances musicales proprement celtiques, qui avait fait la grande originalité et la force du précédent album, se soient faites pour le moins beaucoup plus rare sur Chemins de Souffrance.
Un album de la maturité, hautement recommandable, de haute volée, qui ne décevra nullement les habitués du groupe, ni les amateurs du genre en général. On ne peut que souhaiter que Loïc poursuive le plus longtemps son chemin de souffrance musical : son génie créateur libère une part de la force immémoriale, originelle, qui réside encore dans chaque Gaulois.
L'album est dores et déjà disponible chez Holy Records :
http://www.holyrecords.com/
Au coeur de l'inspiration de BELENOS : le combat et la mort ; la sépulture collective datée de la fin de l'âge du Fer, découverte tout récemment au pied du Mont Beuvray, semble avoir frappé l'esprit du compositeur. Cette découverte unique, mêlant hommes et chevaux dans une même tombe, a fait supposer qu'il s'agissait de cavaliers morts au combat lors de la Guerre des Gaules.
Arthur Lamarche.