James Lee Burke, à propos de la marée noire en Louisiane

Publié le 10 mai 2010 par Petistspavs

Je n'ai pas l'habitude de commenter ce genre d'événement, les marées noires, les catastrophes naturelles ou industrielles, mais là c'est James Lee Burke qui en parle, l'auteur de La Pluie de néon et Dans la brume électrique avec les morts confédérés, adapté au cinéma par Bertrand Tavernier avec Tommy Lee Jones dans le rôle du flic revenu de tout, Dave Robichaux. Tavernier avait eu l'excellente idée de déplacer l'action de sa Brume électrique dans l'après Kathryna, ce qui avait accentué l'atmosphère de fin du monde du Bayou. De même pour Werner Herzog et son très réussi Bad Lieutenant, en villégiature dans un  New Orleans d'après l'Apocalypse.

Il faut entendre ce que les artistes, les poètes, les écrivains ont à nous dire de la (mauvaise) marche du Monde, il y a toujours à apprendre d'eux surtout lorsque, américains, ils ont vécu plusieurs vies avant la machine à écrire.

NB : Dans l'article reproduit, le journaliste de Télérama compare Burke à Faulkner, ce en quoi il n'innove pas, mais également à Steinbeck. Selon la formule "si a = b et a = c, alors b = c", cela laisse entendre que Faulkner et le pâle Steinbeck ont joué dans la même cour, ce qui me semble assez déplaisant pour la mémoire de l'immense William Faulkner.

Ca commence comme ça :

Télérama : Comment avez-vous vu la Louisiane se transformer au cours de votre vie ?
James Lee Burke : Ma famille s'est installée dans la petite ville de New Iberia en 1836. J'ai toujours vécu sur cette terre, j'y ai été reporter, garde forestier et même prospecteur sur une barge pétrolière dans les années 50. La main de dieu a créé cet endroit merveilleux, et celle de l'homme n'a cessé de l'abîmer, par cupidité. C'est une terre de sacrifices, un pays magnifique au cœur d'un environnement terrible, dont la destruction est en cours depuis des dizaines d'années. L'industrialisation a érodé la côte, les compagnies pétrolières ont creusé des dizaines de milliers de kilomètres de canaux pour leurs installations, tuant nombre de végétaux en introduisant de l'eau salée dans l'eau douce des marais. Les arbres sont coupés, les eaux polluées, le pire urbanisme est à l'œuvre. Lorsque la marée noire va atteindre la côte, les marais vont absorber le pétrole comme une éponge. C'est comme injecter de l'acide directement dans des veines.

(...)

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