Le livre du jour : Cahier Bonnefoy, éditions de L'Herne

Par Florence Trocmé

La rubrique Livre du Jour ne propose pas de notes de lecture critiques mais met en valeur des livres récemment édités, en les présentant de façon un peu plus approfondie que dans le cadre de l’article hebdomadaire Poezibao a reçu.   
 
Sur Yves Bonnefoy, on peut consulter :
°sa page sur le site du Collège de France 
°Une page très détaillée dans Wikipédia 
et Poezibao recommande tout spécialement :
°L’introduction à la lecture de l’œuvre d’Yves Bonnefoy, de Jean-Michel Maulpoix, sur son site 
°Un livret sur Yves Bonnefoy, (pdf), par Patrick Née, pour le site France Diplomatie 
•Les livres 
 
 •Cahier Bonnefoy 
Dirigé par Odile Bombarde et Jean-Paul Avice 
328 pages 
39 € 
Page consacrée à cet ouvrage sur le site de L’Herne 
Voir la note de lecture d’Alain Paire 
 
 •Yves Bonnefoy 
Pensées d’étoffe ou d’argile 
coll. Carnets, L’Herne 
64 p – 9, 50 € 
Page consacrée à cet ouvrage sur le site de L’Herne 
Yves Bonnefoy a réécrit ou augmenté pour ces Carnets de l’Herne des essais qui avaient paru antérieurement, mais étaient restés un peu en marge de l’œuvre. Son travail de réécriture les articule plus fermement à sa pensée de la poésie. 
Le premier était la préface à un livre de Patrice Hugues (peintre qui a mis le textile au centre de son travail de création et de ses recherches critiques), intitulé « Tissu et travail de civilisation » (1996). Yves Bonnefoy y médite sur les trois fonctions civilisatrices du tissu. Le second essai avait été écrit pour le catalogue de l’exposition rétrospective au Musée des Arts décoratifs (1976), consacrée à Norbert Pierlot, potier et ami d’Yves Bonnefoy. 
Réfléchissant à la fascination exercée par le moindre pot de terre, Yves Bonnefoy voit dans « ce vaisseau de terre pétrie et cuite, fait pour répondre aux premiers désirs, un des premiers grands symboles, celui du bien, présent ou possible, celui de la suffisance ». Puis il développe un parallèle entre le langage et la poterie, pour voir dans celle-ci la poésie en acte au sein du travail de l’artisan. Dans le mot comme dans le vase, il y a à la fois une signification et une matière. (Extrait de la préface d'Odile Bombarde). 
 •Yves Bonnefoy
Genève 1993 
Coll. Carnets L’Herne, 2010 
64 p – 9, 50 € 
Page consacrée à cet ouvrage sur le site de L’Herne 
 La conscience de soi et le fait de la poésie » fut le discours d’ouverture par Yves Bonnefoy des Trente-Quatrièmes Rencontres internationales de Genève, portant en 1993 sur Nos identités. Selon Bonnefoy, la pensée rationnelle et la matière muette prédominent aujourd’hui, au contraire des époques marquées par les croyances religieuses qui structuraient les sociétés anciennes. 
Cela crée un besoin de vérité, et des pouvoirs pour la vérité, mais blesse en profondeur le besoin d’être. Or il y a une forme de la parole qui, sans retomber dans la rêverie mythologique, peut garder le contact avec ces moments en nous où la perception de soi a cessé d’être pure négativité et angoisse. C’est la parole poétique, celle qui repose sur l’expérience que chacun peut faire de l’indéfait et de l’unité du monde, à des moments de déverbalisation de ce qui est perçu. La poésie veut recréer et retrouver ces moments, par le travail du son dans le poème. D’une telle présence authentique à soi-même résultent des bénéfices pour le lien social et la confiance dans le langage. (Extrait de la préface d'Odile Bombarde) 
• L'éditeur 
Sur l’histoire de l’Herne, on peut consulter cet article 
Voir aussi le site de l’éditeur : historique 
Le blog des éditions de L’Herne.  
•A la radio 
Lundi 10 mai, Yves Bonnefoy était l’invité de « Tout arrive » (France Culture). Pour écouter l'émission, suivre ce lien