De Fièvre et de Sang de SIRE CEDRIC

Publié le 12 mai 2010 par Melisende

X
777777777777777777777777777777X De Fièvre et de Sang
de SIRE CEDRIC
(Partenariat Livraddict -
Le Pré aux clercs)

Editions Le Pré aux clercs,
2010, p. 447
Première Publication : 2010

X777777777777777777777777777777X

 

La Biographie, sur son site :
"Je suis né le 24 octobre 1974, à Saint-Gaudens (Haute-Garonne) et j’ai grandi dans un petit village de l’Aveyron, Saint-Geniez-d’Olt.
Après des études d’anglais passées entre Toulouse et les États-Unis, j’ai travaillé durant quelques années dans le milieu de l’édition, du journalisme et de la traduction.
Les livres sont ma passion depuis toujours. La magie de la narration, le rythme de la langue et toutes les variantes qu’elle permet d’explorer, le pouvoir absolu de l’imagination. Inspiré par les œuvres de Charles Baudelaire, Edgar Allan Poe, Stephen King ou encore Clive Barker, j’ai commencé à écrire durant mon adolescence. Je ne me suis jamais arrêté depuis.
Je vis aujourd'hui à Toulouse.
En parallèle à mes activités d’écrivain, je suis le vocaliste du groupe de death metal Angelizer."


D'Autres Livres de SIRE CEDRIC :
- Angemort -
- Déchirures -
- Dreamworld -
L'Enfant des cimetières -

 

Résumé de Quatrième de Couverture :
++++++++Une jeune fille se réveille entièrement nue et entravée sur un matelas couvert de sang. Elle sait qu’elle va mourir, toute tentative de fuite semble inutile. La douleur n’est rien en comparaison de la peur panique qui s’est emparée d’elle...++++++++Le commandant Vauvert mène l’enquête, en compagnie d’une profileuse albinos, Eva Svärta. Personnage excentrique et hors norme, Eva a un véritable sixième sens qui fait d’elle une redoutable traqueuse de l’ombre. Ensemble, ils vont tenter de remonter la piste d’un tueur en série qu’ils croyaient mort et qui a pour habitude de vider entièrement ses victimes de leur sang. S’agit-il d’une réincarnation, d’un spectre, d’un homme, d’une femme, d’une créature d’un autre monde ?

Avis personnel :

+++++Mes lecteurs habitués ont pu constater que je lis très peu de thrillers, et j’avoue que je me demande de plus en plus pourquoi. En effet, j’en ai rarement lus (et j’ai également rarement lu de policiers) dans ma courte vie, mais à chaque fois, l’expérience a été bonne, alors pourquoi ne pas insister ? Lorsque j’ai découvert le partenariat offert par Livraddict avec Le Pré aux clercs, concernant deux titres de Sire Cédric, j’ai tout de suite « postulé », pour l’un ou l’autre, sans préférence particulière. J’avais aimé l’originalité de Angemort, je voulais donc réitéré avec l’auteur, pour découvrir si son style était toujours le même après quelques années, s’il y avait du changement, du progrès… Après cette lecture, non seulement je n’ai qu’une envie, c’est lire les autres titres de Sire Cédric (surtout L’Enfant des cimetières qui semble faire l’unanimité), mais je pense également élargir mes lectures et me pencher plus sérieusement sur les thrillers (à commencer par le premier tome de la Trilogie du Mal de Chattam, qui attend dans ma PAL depuis quelques mois et qui va faire l'objet d'une lecture commune avec d'autres Livraddictiens, le 13 mai) ! Deuxième partenariat avec Le Pré aux clercs (décidément, cette maison d’édition m’enthousiasme fortement !) et deuxième très bonne surprise… et j’irai même jusqu’au coup de cœur pour De fièvre et de sang ! Merci Livraddict, merci Le Pré aux clercs et évidemment, merci Sire Cédric pour ce très bon moment de lecture !
+++++Le livre s’ouvre sur la découverte d’une jeune fille nue et attachée sur un matelas, couverte de sang et intimement persuadée que sa fin est proche. Heureusement pour elle, le commandant Vauvert et sa collègue, la profileuse Eva Svärta ne tardent pas à intervenir et la sauvent d’une mort atroce ; les deux tueurs en série - deux frères - sont mis hors d’état de nuire par les deux policiers. L’histoire pourrait en rester là, mais, un an plus tard, la police parisienne retrouve le corps de deux femmes, étrangement mutilées (peau du visage arrachée, corps attaché de façon précise, sang récupéré et enlevé de la scène de crime…), ce qui n’est pas sans rappeler la façon de procéder des deux frères SalavilleEva Svärta se retrouve sur l’affaire, accompagnée de ses collègues et, devant une évidente similitude dans les scènes de crimes, Vauvert brave les interdits administratifs et monte dans la capitale, pour donner un coup de main et garder un œil sur la jolie albinos, par la même occasion ! Bien vite les indices s’amoncellent, laissant penser à un rituel bien précis, déjà employé et connu des historiens… Et voilà que la profileuse elle-même se fait enlever… Ses heures sont comptées, ses collègues doivent démêler le vrai du faux rapidement et la sortir des griffes de cet assassin hors norme ! Mais qui est-il ? Et surtout, que veut-il ?…
+++++Une chose m’a particulièrement étonnée en commençant cette lecture : l’intrigue se déroule en France ! Les auteurs français semblent tellement habitués à offrir un contexte étranger à leurs histoires que sur le coup, j’ai été déstabilisée (vous me direz, il m’en faut peu !) ; mais c’est une très bonne surprise ! Et au final, je trouve que placer cette histoire dans notre pays - en plus de la faire se dérouler à notre époque -, rend les évènements beaucoup plus « accessibles », beaucoup plus « prenants » et par la même occasion, beaucoup plus flippants ! Et oui, même si on se sent la plupart du temps en sécurité, on n'est à l’abri de rien (surtout quand on a eu la malchance de naître côté fille…). Heureusement que je ne vis pas à Paris, parce que je pense que je ne verrai plus jamais les vieilles dames montant dans un ascenseur de la même façon… (Ouf, je ne prends quasiment jamais l’ascenseur, et surtout pas pour rejoindre mon appartement !). J’ai particulièrement apprécié le fait que la « véritable » histoire commence un an après le sauvetage de la jeune fille, dans la ferme isolée des Salaville (d’ailleurs, moi qui viens tout juste d’entamer L’Ame du Mal de Chattam, je constate quelques similitudes dans le schéma narratif : sauvetage d’une jeune fille, mort du tueur en série, et un an plus tard les crimes reprennent avec le même mode opératoire… est-ce un lieu commun des thrillers ou y aurait-il anguille sous roche ? Je ne suis pas assez spécialiste pour me faire ma propre idée…). Cette partie sert d’introduction, met en place l’ambiance lourde, l’atmosphère d’angoisse qui se dégagera dans les pages suivantes… et ça a parfaitement fonctionné sur moi ! L’enquête qui suit se déroule sur quelques jours à peine, le rythme est haletant, certains chapitres indiquent le lieu et la date ; on sent l’urgence, on vit l’urgence et on tourne les pages avidement pour enfin connaître le fin mot de l’histoire !
+++++Un récit divisé en six grandes parties aux titres aussi mystérieux qu’explicites (« Les victimes », « Le masque », « Les loups », « Captive », « Judith Saint-Clair », « Le banquet écarlate »), des chapitres courts, des révélations là où il faut, quand il faut : j’ai été emportée ! Les pages défilaient à une vitesse vertigineuse et je voulais à tout prix mettre un nom, un visage sur ce tueur étrange… J’avoue que lorsqu’on découvre enfin ces éléments (aux trois quarts du livre environ), j’ai eu une petite baisse d’engouement, mais Sire Cédric joue très bien de ces révélations et relance l’intrigue aussi sec ! On ne s’ennuie pas et on va jusqu’au bout ! Comme rien n'est parfait, je reconnais que j’ai eu un peu de mal, au début, avec le style (après la plume pompeuse de C.S. Lewis, le choc fut rude !). En effet, pendant les premières pages, j’ai cru remarquer quelques répétitions assez maladroites (deux fois le même mot à une ligne d’intervalle), mais je ne sais pas si je me suis habituée, si j’étais trop prise dans l’histoire pour remarquer, ou si ces redondances allaient en décroissant ; mais j’ai vite oublié ce détail ! Les phrases sont courtes mais percutantes, les descriptions sont vraiment bien amenées (j’avais peur d’avoir des hauts le cœur en lisant certaines scènes, mais finalement, pas du tout, c’est très bien passé !) et j’ai particulièrement aimé celles accompagnant la captivité (et plus généralement le personnage) d’Eva. J’avoue que le moment où la profileuse est allongée dans son lit, sentant un poids enfoncer le matelas à ses pieds et remonter doucement vers son visage… m’a fait grande impression ! Etant donné que mes cauchemars sont similaires à cette horrible scène, j’ai peiné à fermer l’œil ce soir-là (et les suivants !). Quant aux dialogues, ils ne sont pas envahissants et sont intelligemment dispersés. Vraiment, c’est passé comme une lettre à la poste !
+++++Outre l’intrigue originale (forcément, quand l’auteur est un chevelu métalleux, on se doute qu’on va sortir des carcans habituels), je me suis surprise à apprécier les différents protagonistes de l’histoire, à commencer par Eva Svärta. J’ai aimé sa personnalité peu courante (une héroïne profileuse et albinos, il fallait y penser !) : sa fragilité teintée de courage, son passé chaotique qui nous est révélé au compte-gouttes… Je me suis beaucoup attachée à elle et les scènes qui lui sont dédiées m’ont particulièrement touchée (notamment lorsqu’elle est captive, c’est très « réel », je m’y serais cru !). Le commandant Vauvert - le géant de Province - est également au premier plan. On en sait un peu moins sur lui, mais on devine tout de même quelques éléments ; bref, il m’a plu. Le lieutenant Leroy a lui aussi ce petit quelque chose qui fait qu’on l’aime bien ; et même Deveraux, le collègue insupportable d’Eva nous « touche » (dans le sens : il nous fait réagir, je lui aurais bien lancée mon point dans la figure, si j’avais pu !). Dans l’ensemble, je dirais que la grande force de ce livre, c’est qu’on adhère. Même si l’histoire semble complètement « folle », on est transportés et on vit les évènements avec les personnages qui sont très « vivants ». On y croit dur comme fer, on sursaute, on s’indigne, on réfléchit avec les policiers, on se creuse la tête et bon sang, on espère que tout finira le mieux possible !
+++++Dernier petit point qui a fini de me convaincre et d’ancrer ce récit dans une possible « réalité », les références à une culture qui m’est proche : citations des paroles du groupe Moonspell, référence à la série True Blood, soirée gothique avec des gens masqués (j’ai souri toute seule en lisant les descriptions de celle-ci, je me serais cru revenue quelques jours en arrière, lors de la soirée « Portrait of a Weird Society » [je vous mets un lien vers une vidéo, !], organisée à Lyon, qui a rassemblé un tas de gens habillés en vinyl, d’autres avec des masques à gaz,…). Bref, cet univers me parle totalement, je suis convaincue et complètement emballée !
+++++C’est donc un énorme merci que je lance à Livraddict et au Pré aux clercs ! Je pense me procurer très très vite L’Enfant des cimetières et j’espère que le charme agira une nouvelle fois ! Sinon, à quand le prochain titre de Sire Cédric ?


 

Les Petits [+] :Des chapitres courts, des révélations bien placées, un style percutant ;
l’ensemble se lit très vite et très bien ! Un rythme haletant, on ne s’ennuie pas une minute,
on veut absolument connaître le fin mot de l’histoire ! Des références (qui font partie
de mon « quotidien »
) et des descriptions bien amenées, qui m’ont permis d’adhérer
totalement au récit ! Une intrigue originale (mais je n’en attendais pas moins de
Sire Cédric ! ^^
). Des personnages très attachants et très vivants (Eva, Vauvert,…).

Les Petits [-] :Petite baisse d’engouement lorsque l’on découvre le visage et
le nom du coupable (aux trois quarts du récit), mais le rythme reprend rapidement !
Quelques répétitions qui m’ont fait tiquée au début de ma lecture, mais qui semblent
s’estomper au fil des pages (à moins que mon cerveau ait oublié de faire attention
à ces redondances, trop pris par le rythme et le suspense !
).

 D'autres avis :Lisalor
=