Le matin du lac (Paul Fort)

Par Arbrealettres


Nous naviguons sur une onde insonore.
Tous les ibis debout rêvent encore.

Un souffle à peine effleure notre joue.
Sous des roseaux trois crocodiles jouent.

Du lac perdant les étoiles décloses,
monta en comète un vol de flamants roses.

L’hippopotame voit, d’un oeil lointain, flotter Vénus
l’écharpe du matin.

Mais les ibis debout rêvent encore.
Nous naviguons sur une onde insonore.

(Paul Fort)