Robinus imperator.
Ridley Scott a décidé de revenir aux sources du mythe. Foin des collants sur mollets étiques et autres coupe mulet à la Frank Provost, le Robin des Bois du 21ième siècle est barbu, massif et communiste: c'est Spartacus sans sa jupette. Ainsi reliftée, la légende prend un sérieux coup de jeune et l'impression de déjà vu à laquelle on aurait pu s'attendre vole en éclat dés les premières flèches. Belle inspiration donc de présenter notre héros comme un sans grade un peu opportuniste et épris d'une liberté qu'il n'aliène à aucune noble cause, qu'elle soit au coeur de lion ou à la chair de poule. Ne serait-ce que pour ce parti pris, on sera indulgent sur les tergiversations érudites qui emmènent le scénario dans les chemins de traverse d'une géopolitique médiévale dont le spectateur se contrefout puisqu'il est venu voir Russell manier son glaive et se taper blanchette, dans les bois ou ailleurs. On pardonnera également quelques apparents anachronismes dans la reconstitution, du marcel flatteur d'un Robin paysan aux barges en bois d'un débarquement digne du soldat Ryan...Pas de plaisir sans concession.
Mon conseil: à voir pour Cate Blanchett. Sortie de son carcan de ménagère classieuse, Lady Marianne assure l'oeil bravache et l'épée à la main.
Sentenza.