Le projet insolite du jour : Glass Bridge

Publié le 15 mai 2010 par Heilios

Ce n’est pas parce qu’un projet est abandonné qu’il ne faut pas en parler. Aujourd’hui, ce sera donc le glass bridge qui fera l’honneur de rajouter un projet fou à notre catégorie Insolite.

Certains se souviennent peut être de cet album de Gaston Lagaffe où notre héros gaffeur se retrouve avec Prunelle à retenir une pile de dossiers à l’horizontale entre deux immeubles (à moins que ce ne soit avec Fantasio ? Celui qui me retrouve dans quel album cela se passe gagne une cacahouète fictive). C’est dans cet esprit qu’a été conçu le Glass Bridge, un pont sans attaches.

Constitué de 1334 feuilles de verre haute résistance de 12mm d’épaisseur, celui-ci est maintenant en place par des verrins qui de chaque côté de la rive exercent une pression de 800 tonnes en direction de l’autre rive. La friction résultant de cette formidable étreinte suffit a immobiliser les feuilles et à permettre de passer dessus sans risque. Pourquoi le verre ? En dehors de ses capacités mécaniques intéressantes (n’étant pas aussi friable et poreux que le béton, il résiste bien à la compression et au temps), ce sont ses caractéristiques esthétiques que Heatherwick studio (à l’origine du projet) a décidé de mettre en avant : laissant passer la lumière, il est certes intéressant de marcher dessus, à l’instar de la passerelle de verre surplombant le grand canyon, mais il permet surtout une illumination de la structure par l’intérieur, et non pas par l’extérieur comme c’est le cas sur des structures classiques.

En projet depuis 1997, récompensé en 2002 par le Bombay Sapphire Award, chapeauté par un bureau d’architecte de renom (Heatherwick souvenez-vous, est à l’origine du pavillon britannique à l’exposition universelle de Shanghai), qualifié de « jewel in the crown » de la construction de King’s Cross Central, pourquoi a-t’il été annulé ? Tout simplement son coût (7.5 millions de livres pour un pont de 16 mètres) jugé inconcevable en pleine récession. Abandonné l’an dernier, le projet n’est tout simplement pas arrivé au bon moment pour voir le jour.