Le président du conseil général de l'Aisne Yves Daudigny répond à Pierre André

Publié le 15 mai 2010 par Letombe

Yves Daudigny répond à Pierre André.

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Lors de son point presse vendredi, Pierre André a critiqué le conseil général qui « va nous asphyxier » financièrement. La réponse du président (PS) du département Yves Daudigny est tombée lundi

« Le budget 2010, dans l'Aisne comme dans l'ensemble des départements, était de faire face à un déficit d'environ 16 millions d'€, dû uniquement à l'évolution des dépenses sociales. Deux options étaient alors possibles. Diminuer de 16 millions d'€ les dépenses, en supprimant des politiques telles que les aides aux artisans et commerçants (Fidarco), les aides aux associations sportives et culturelles, les bourses d'enseignement, les aides aux communes... Ou trouver 16 millions d'euros de recettes supplémentaires par la fiscalité. Le Conseil général, après une très large consultation des acteurs socio-économiques du département, a fait ce choix. C'est probablement pour cette raison - et c'est historique - qu'aucune voix ne s'est élevée contre ce budget. Pour rappel, sur 42 conseillers généraux, 34 conseillers, (28 de la majorité départementale à gauche, 6 élus indépendants de l'opposition) ont voté pour. Les 8 conseillers généraux UMP se sont quant à eux abstenus. Le Conseil général est composé de 42 conseillers généraux de toutes sensibilités (socialistes, communistes, progressistes, indépendants, UMP), qui représentent tous les territoires de l'Aisne, villes et campagnes. Ces 42 conseillers généraux, représentants de la population, seraient-ils tous des irresponsables ? Le sénateur maire de Saint-Quentin, dans ses arguments à l'emporte-pièce, se trompe. Le Conseil général pourrait répondre à chacun d'eux, point par point. Deux exemples : à propos de la décision du Conseil général de délier les taux d'imposition, il affirme : « À partir de l'an prochain, avec la réforme territoriale, ce sont les communes qui bénéficieront de la taxe d'habitation. Pour toutes les communes de l'Aisne, ce sera une perte sèche de plus de 30 millions d'€. Or, avec la réforme de la fiscalité, l'État garantit à toutes les collectivités le même niveau de recettes qu'en 2010, par le biais de dotations et du FNGIR, fonds national de garantie individuelle des ressources.

Ce qui signifie que les collectivités qui perdraient en recettes se verraient attribuer des compensations via le FNGIR et que celles qui gagneraient plus qu'en 2010 se verraient prélever les recettes supplémentaires, reversées au FNGIR. Dans l'Aisne, les communes et EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) auraient, sans cette baisse de la taxe d'habitation, gagné 13 millions d'€ en recettes supplémentaires, selon les estimations du ministère du Budget. Recettes qui auraient été prélevées et reversées au FNGIR. Avec le choix fiscal du département, ce bloc communes/EPCI enregistrera une perte en recettes fiscales de 17,4 millions d'€ qui sera compensée par des dotations du FNGIR. Ainsi, quelle que soit la décision du Département, les communes et EPCI sont assurées en 2011 du même niveau de recettes qu'en 2010. Quand le Sénateur Maire annonce une perte sèche, il se trompe. Concernant ses propos sur les nouvelles technologies : « Je regrette que le département de l'Aisne soit absent du groupe de travail constitué sur ce thème autour du préfet de région. Cela ne doit pas les intéresser. Là encore, il se trompe : le Conseil général participe évidemment à ce groupe de travail. Il est inutile de s'ériger en juge, s'autorisant à attribuer des satisfecit à tel ou tel. Il est dangereux de dresser les uns contre les autres, et, plus particulièrement aujourd'hui, de monter les collectivités, État, département, région, communes... les unes contre les autres. Parce que les choses sont complexes et demandent travail, écoute, dialogue et respect. »

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