Grasse & l'histoire du parfum

Publié le 04 mai 2010 par Rejanel

Lorsque je dis aux Parisiens que je viens de Grasse, il y a comme une sorte d'émerveillement dans leurs yeux voire même un peu de jalousie...Lorsqu'on parle de Grasse ce qui nous vient tout de suite à l'idée c'est : parfums, champs de jasmins,roseraies...En effet, Grasse c'est la capitale mondiale des parfums, mais c'est avant tout la ville de mon enfance.

A force d'en connaître tous les travers,les bons comme les moins bons, je ne fais plus attention à ce qui a fait la réputation de cette ville...

                       

  

Tout d'abord un peu d'histoire : Depuis 1926, Fragonard est le grand parfumeur de Grasse, au 19ème siècle la parfumerie va connaître son essor : la chimie moderne, l'avènement de la bourgeoisie...Les parfums se consomment sous forme de sels de bain, de sachets pour les armoires à linge ou de pastilles à brûler, et le vaporisateur, inventé en 1870 par l'écrivain Brillat-Savarin, simplifie l'usage des préparations alcoolisées.

  

  

  

Au 20ème siècle, le parfum fait de plus en plus rêver et est associé aux autres créations artistiques.

On ne le convoite plus uniquement pour sa fragrance, mais également pour toute l'image valorisante de l'individu qu'il suggère.

Les noms évoquent l'exotisme (Mitsouko, Shalimar, Cuir de Russie…), les états d'âme (Scandale, Je reviens, L'Heure bleue…) ou encore la nature (Vent vert, Fleurs de rocaille…).

Les cristalliers (Lalique, Baccarat…) mettent leur talent au service de la production de flacons raffinés et les publicitaires contribuent à la promotion de nouveaux parfums. En 1925, le plus mythique de ces parfums de couturiers, le N°5 de Chanel, créé par Ernest Beaux, voit le jour...

  

C'est en 1921 à Grasse que le N°5 se déploie sans note dominante, distillant une richesse florale voluptueuse avec pas moins de 80 éléments dont la puissance est démultipliée par une audacieuse surdose d'aldéhydes. Ce mariage entre les corps synthétiques et les ingrédients naturels imposera un vocabulaire résolument nouveau en parfumerie. Au coeur du N°5, des matières premières naturelles d'exception ylang ylang, jasmin et néroli de Grasse

Comme la rose de mai et le jasmin de Grasse sont des ingrédients indispensables pour composer l'extrait du N°5, la maison Chanel a conclu, dans les années 80, un partenariat d'exclusivité avec les Mul, producteurs de fleurs depuis cinq générations à Grasse. Une collaboration exceptionnelle qui permet d'assurer la pérennité de ces fleurs emblématiques, tout en sauvegardant l'irremplaçable savoir-faire des artisans grassois.

Grasse est une ville qui a inspiré et inspire encore beaucoup d'auteurs ( On se souvient de Partick Suskind "le parfum", ou encore du feuilleton de l'été dans les années 90 "dans un grand vent de fleur"),je suis donc fière d'être un grassoise !

Photos: Angie

Trench : La redoute, Veste : Insight, Robe: Chipie, Collants: Dim, Chaussures : Texto, Sac : Gatsby Longchamp