Kindle DX : le coup de grâce du monde universitaire?

Par Ebouquin


L’échec est cuisant pour Amazon. Après des résultats peu encourageants du déploiement pilote de Kindle DX à l’université de Princeton, c’est au tour de la Darden Business School, située dans l’État de Virginie, de rendre sa copie. Et elle n’est guère plus positive pour le reader d’Amazon. Si l’administration de Darden rappelle l’enthousiasme des premiers jours lorsque Jeff Bezos leur avait présenté l’appareil, les étudiants ont très vite déchanté.

L’administration de la Darden School scelle le sort du Kindle DX dans le monde universitaire. Pour Michael Koenig, directeur des MBA à Darden, ce projet « nous a beaucoup appris et nous sommes bien mieux préparés, en tant qu’école de commerce de renom, à faire face aux enjeux complexes de la distribution de contenus numériques pour tous les futurs étudiants de Darden ». Le quotidien numérique des étudiants ne se pratiquera sûrement pas sur un Kindle.

En effet, 80 % des 62 étudiants qui ont utilisé le reader depuis l’automne dernier ne recommandent pas le Kindle DX en tant qu’outil de travail. En revanche, 95 % d’entre eux pensent que c’est un bon produit pour un usage personnel, de la lecture de livres à celle de journaux. Pour ce type d’utilisation, le Kindle original suffira amplement. L’échec du Kindle viendrait de son interface, bien trop rigide pour naviguer rapidement dans l’appareil et permettre un usage optimal en classe. « Vous devez participer activement en classe », rappelle Michael Koening, et le Kindle n’est pas assez vif par rapport au rythme d’un cours. Le Kindle « n’est pas assez flexible…, voire même maladroit. Vous ne pouvez pas vous déplacer rapidement entre les pages, les documents, les graphiques et les tableaux ou d’une manière aussi simple qu’avec le support papier. ».

La Darden Business School va-t-elle pour autant revenir vers le papier ? Loin de là. L’établissement s’est fixé comme objectif d’avoir un rejet carbone et une empreinte écologique nuls d’ici 2020 et fait partie d’ici 2013 des 10 meilleures écoles dans l’enseignement et la recherche autour du développement durable. L’adoption de nouvelles technologies visant à supprimer le support papier s’imposera pour remplir ces objectifs.

Cependant, nulle part dans les résultats communiqués n’a été mis en avant l’autonomie du Kindle ni le confort de lecture procuré par l’écran E-Ink. Les deux éléments principaux retenus par les utilisateurs semblent être une intégration optimale avec la manière dont sont dispensés les enseignements et l’objectif du « zéro papier ». Deux critères qui sont présents sur d’autres appareils que les readers : les tablettes multimédias. Et le leader de la catégorie, l’iPad, ne manquera pas de prendre la place laissée vacante par le Kindle et se faire adopter par les étudiants.

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