« Investissement direct étranger et performances des entreprises »

Publié le 18 mai 2010 par Davidmourey25

Le Conseil d’analyse économique, CAE, vient de publier un rapport remis la secrétaire d’Etat au commerce extérieur en janvier 2010, sur l’investissement direct étranger et les performances des entreprises.

Le rapport rédigé par Lionel Fontagné et Farid Toubal aborde la question de l’IDE, investissement direct étranger sous différents angles - pourquoi ? qui ? -  avant d’analyser l'impact de l'internationalisation de l’investissement  sur la performance des entreprises.

Si les entreprises réalisent ce type d’opération, c’est qu’elles pensent pouvoir y gagner en termes de compétitivité, rentabilité, … Est-ce vraiment le cas et pourquoi ?

Les auteurs montrent que les explications simples, voire simplistes, sont à proscrire.

Comme le rappelle Christian de BOISSIEU en introduction, ce rapport est utile dans le contexte actuel  de remise en question du processus de globalisation afin de mieux comprendre ce type d’opération sa nature, ses déterminants, ses impacts.

En effet, « La question des délocalisations occupe une place importante dans le débat économique et social, en France comme à l’étranger. Le rapport qui suit place cette question dans le contexte plus large de la mondialisation, des investissements directs étrangers (IDE) et de la stratégie des entreprises multinationales. L’analyse concerne en particulier les IDE sortants réalisés par des groupes français, mais elle ne néglige pas pour autant les IDE entrants effectués par des groupes étrangers en France. »

L’investissement direct étranger est en fait une réalité multidimensionnelle. « Plusieurs clivages structurent les démonstrations : celui entre l’IDE horizontal (l’activité de la filiale à l’étranger réplique l’activité domestique) et l’IDE vertical (l’activité à l’étranger est un complément de l’activité domestique, car l’une et l’autre ne se situent pas au même niveau de la chaîne de production) ; celui entre l’effet-revenu et l’effet-substitution de l’implantation à l’étranger. Alors que l’effet-substitution souligne l’impact net négatif de l’IDE sortant pour le pays d’origine, l’effet-revenu met en lumière, via l’élargissement des marchés et des ventes, les implications positives de l’implantation à l’étranger pour le pays d’origine. Le rapport étudie de près sous quelles conditions l’un des deux effets l’emporte sur l’autre. Il apparaît en particulier que leur combinaison diffère selon que l’implantation est réalisée dans un autre pays développé ou bien dans un pays à bas salaires. »

Il convient donc de prendre en compte cette complexité afin de ne pas prononcer des discours fantaisistes et avancer des arguments fallacieux.

Présentation de l'éditeur

Pourquoi une entreprise fait-elle le choix de s'implanter à l'étranger ?

Quelles sont les entreprises concernées ?

Quel est l'impact de l'internationalisation sur la performance des entreprises résidentes quand celles-ci s'implantent à l'étranger et sur la performance de celles faisant l'objet d'une acquisition par un groupe étranger ?

Le rapport de Lionel Fontagné et Farid Toubal traite de ces questions et tout particulièrement de l'impact de l'internationalisation sur la performance des entreprises.

Les réponses apportées dans le rapport montrent les bénéfices nets de l'internationalisation des entreprises concernées. Les auteurs attirent toutefois l'attention sur le grand nombre d'effets en présence (effet de sélection, effet de substitution, effet de revenu) et sur l'impact différencié de l'internationalisation selon le type d'entreprises.

Table des matières

MESURER L'ACTIVITE DES ENTREPRISES MULTINATIONALES

L'entreprise et sa réalité statistique

L'investissement direct, trace statistique de l'activité des entreprises multinationales

L'investissement direct, reflet de l'activité financière intra-groupe

L'IMPACT DE L'INVESTISSEMENT DIRECT SUR L'ACTIVITE, L'EMPLOI ET LES ECHANGES : REVUE DE LITTERATURE

Les entreprises se multinationalisent pour exploiter leurs avantages spécifiques

L'effet " revenu " de la multinationalisation des entreprises l'emporte généralement sur l'effet de substitution

Propos d'étape

L'IMPACT DE L'INVESTISSEMENT FRANÇAIS A L'ETRANGER

Les entreprises françaises s'implantant à l'étranger sont les plus efficaces

La première implantation à l'étranger a un impact positif sur l'emploi en France de l'entreprise qui investit sauf pour les filiales françaises de groupes étrangers

L'intensité de l'activité à l'étranger n'a pas d'impact négatif sur l'activité en France

Rappel : Qu’est que le Conseil d’analyse économique

Placé auprès du Premier ministre, le Conseil d’analyse économique a pour mission « d’éclairer, par la confrontation des points de vue et des analyses, les choix du gouvernement en matière économique ».

Le CAE est une instance pluraliste composée d’économistes reconnus de sensibilités diverses (Décret n°97-766 du 22 juillet 1997). Il comporte une trentaine de membres nommés à titre personnel et six membres de droit qui représentent les grandes administrations économiques et sociales.

Les rapports du Conseil sont préparés par un ou plusieurs de ses membres, éventuellement en collaboration avec des auteurs extérieurs, et souvent avec l’appui d’un groupe de travail. Ils donnent ensuite lieu à une première discussion en séance plénière. Des membres du Conseil, usuellement deux, sont désignés pour ouvrir le débat en qualité de « discutants ». Après cette séance, les auteurs élaborent une seconde version de leur rapport, qui est présentée au Premier ministre ou à un autre ministre concerné par le sujet au cours d’une séance qu’il préside. Le rapport est ensuite publié accompagné des commentaires des discutants.

L’organisation et l’animation des travaux relèvent dune équipe permanente placée sous la responsabilité du président délégué. Celui-ci désigne les membres du Conseil appelés à préparer des rapports ou à les discuter et préside les réunions en l’absence du Premier ministre.

Les opinions exprimées dans les rapports du CAE sont celles de leurs auteurs et n’engagent ni le Conseil, ni le président délégué, ni bien entendu le Premier ministre.

A lire

 

Investissement direct étranger et performances des entreprises

Le rapport n° 89 de Lionel Fontagné et Farid Toubal, 2 avril 2010

Investissement direct étranger et performances des entreprises
La lettre  

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