San-Antonio, à consommer sans modération

Par Pmalgachie @pmalgachie

J'ai le goût des intégrales. De certaines plus que d'autres, bien entendu. Le début de celle-ci, en librairie depuis la semaine dernière pour les deux premiers volumes d'un ensemble qui en comptera dix-sept, me réjouit particulièrement : San-Antonio en Bouquins, c'est une aubaine comme il ne s'en présente pas tellement.
Sans avoir été un lecteur assidu de l'œuvre de Frédéric Dard, je n'ai jamais manqué de me jeter sur un San-Antonio quand l'un d'eux (il y en a 175) me passait sous les yeux.


La dernière fois (avant celle-ci), c'était... spécial.
Je me trouvais l'année dernière à Fort-Dauphin, au sud de Madagascar, dans une maison où l'on fait la cuisine au fatapera - l'équivalent, en plus rustique, du barbecue. Donc au charbon de bois, qu'il faut allumer avec du petit bois. Dont la combustion, quand il est humide, peut être aidée par du papier. Il y avait, éparpillées sur le sol, des feuilles de papier. Au format d'un livre de poche. Incapable de ne pas m'intéresser à tout ce qui est imprimé, même si ça traîne par terre, je me suis penché et j'ai regardé. Vous l'avez déjà deviné : c'étaient des pages d'un San-Antonio!
Désolation.
Compréhension, aussi: il faut bien l'allumer, ce feu!


Et vous imaginez combien de jours on peut tenir avec les deux premiers volumes de l'intégrale ? Cela fait environ 1280 feuilles de papier...


Ce jour-là, à Fort-Dauphin où l'on brûle donc des livres pour la bonne cause, j'ai quand même repensé au jour où j'ai rencontré Frédéric Dard. Nous étions dans le luxueux salon d'un hôtel en bordure d'un aéroport, et nous avions longuement parlé - je ne sais plus de quel livre, pour être tout à fait honnête.
Je garde en tout cas le souvenir d'un homme charmant, avec lequel j'aurais volontiers eu une autre conversation, un autre jour. Comme il est mort il y aura bientôt dix ans, ce ne sera plus possible.
Heureusement, il reste ses livres, avec lesquels les retrouvailles promettent encore des jours et des jours de lecture depuis la première apparition de son personnage le plus célèbre.


Si vous voulez en savoir plus, j'ai écrit un article dans Le Soir au sujet de cette intégrale. Suivez le lien...