Marilyn Monroe: pop or not?

Publié le 19 mai 2010 par Mojorisin


Incontestablement, mais la belle le paya de sa personne. Et la raison n’en revient pas à Andy Warhol mais à son image. Sex symbole pour les hommes, idéal de féminité pour les femmes, Marilyn Monroe s’apparente à une déesse contemporaine dont la présence demeure au fil des époques. Source d’inspiration perpétuelle, Marilyn ne cesse d’être copiée, et particulièrement sur la couleur de ses cheveux. Ceci n’a absolument rien d’un hasard car sa blondeur abrite sa postérité et une splendide subversion.

A quoi renvoyaient les blondes du temps de l’antiquité ou de la renaissance ? Non pas à un sujet de moqueries (que fait une blonde quand…) mais plutôt à un symbole de pureté et d’innocence ; à la fois maman et fillette, la blonde est une femme asexuée. L’iconographie religieuse renvoie de son côté à la sainteté et à l’angélisme en y associant ses valeurs de chasteté. Observez les Chérubins, les princesses ou les déesses, que des têtes blondes préservées du péché originel ! Ainsi l’idéal féminin arbore la couleur de l’or et du soleil en se parant des vertus dévouées au sexe forcément faible.


Cendrillon illustre à merveille cette mystification dont le prince charmant (l’homme ?) se pose en garant.


Mais Marylin apposa cette symbolique à « l’idéal féminin » de son époque : la pin-up, une femme assumant sa sexualité mais n’en demeurant pas moins prisonnière du fantasme masculin. Le sex-appeal actualisa ainsi la grâce et la beauté par l'érotisme.


A cette époque un réalisateur s'intéressa particulièrement aux blondes: Hitchcock. Mais les siennes se voilaient d'une beauté froide, dénuée de tout érotisme, et souvent vénéneuse. Mais déjà sir Alfred entamait l'immaculée blondeur et indirectement la soit disant innocence féminine. Mais son mode excluait une esthétique jugée trop vulgaire et explicite car selon lui les femmes comme Marilyn avaient "le sexe marqué au milieu de la figure". A la figure de lolita Alfred préféra celle de la mère castratrice, déterminée et machiavélique.

Car les postures ou les tenues de Marilyn renvoient clairement à l'esthétique pin-up, mais son regard reste étrangement fidèle à l’idéal de pureté dont se réclama la blondeur en de plus chastes époques ; cette lueur enfantine resta l’un des derniers vestiges d’une conception de la femme vouée à disparaître et auréola Marylin d’une grâce terriblement moderne. Cette dernière annonçait les contradictions de la femme contemporaine en actualisant sa représentation dans la société.  


Marilyn prophétisait ainsi une tendance qui se perpétua avec Madonna et Lady Gaga. Madonna actualisa la « blondeur » avec l’idéal féminin des années 80, à savoir l’actrice porno, et Lady Gaga l'idéal des années 2000 avec le personnage de manga (« l’idéal féminin » de notre temps ?). Ces dernières n'ont rien inventé, elles ne font que prolonger un procédé déjà initié: subvertir la blondeur. 


A croire que la lueur enfantine est vouée à l'extinction...