Elle a pris du poids, ses cheveux sont rasés, ses traits ont changés. Sous ses dehors métamorphosés, elle cache aussi sa nouvelle personnalité.Une jeune femme meurtrie, déstabilisée qui a le goût de vengeance dans la bouche. Elle traquera des hommes sans nom pour le lecteur: A, B,C et son plan est bien ficelé. Elle prévoira tout, sans laisser dépasser une ficelle, mais les vendettas laissent souvent des plaies ouvertes et les remèdes ne soignent pas les sanctuaires de l’âme. Un parcours qui s’envenime, qui assouvit les rancunes et qui accepte la violence comme un baume apaisant.
Pour parler de bémols, je pourrais dénoncer un flot de détails de confections d’arme digne d’un manuel scolaire ou d’une liaison avec un policier qui fait peut-être de trop ou d’un épilogue qu’un professionnel juridique balaierait probablement du revers de la main. Cependant,le personnage de Clara,représentée fidèlement sur la page couverture et qui reflète vraiment l’image que je me faisais d’elle,relègue ces commentaires à des peccadilles de sous ordre.
Sa propre mort: Une écriture simple, efficace et incisive et une cadence qui monte subtilement jusqu’à la conclusion finale qui vous surprend sans crier gare et qui signe tout l’essentiel de l’histoire de Clara , une femme comme vous en croisez chaque jour dans la rue.
Sa propre mort,André Marois, édition La courte échelle, 2010,286p.