De Grauwe, Lordon, Jaurion : des voix pour sortir du discour des "médias" !

Publié le 21 mai 2010 par Aldorande_rebelle

"Après le déclenchement de la crise financière, le consensus était général : les marchés financiers et les agences de notation avaient remarquablement échoué à inciter les investisseurs et les emprunteurs à prendre les bonnes décisions. Avant la crise, les marchés financiers ont donné à croire que la valeur des actifs allait augmenter indéfiniment et que les risques étaient faibles. Cette sous-estimation systématique des risques a conduit à une accumulation excessive de la dette privée et s’est finalement terminée par un crack. Après ces échecs lamentables on aurait pu s’attendre à ce que personne ne prenne plus au sérieux le jugement des marchés financiers et des agences de notation. C’est pourtant le contraire qui s’est produit. Les marchés financiers et les agences de notation sont de retour, et cette fois-ci se vengent…" Lire tout l'article publié sur Contre-info, par Paul De Grauwe, Centre For European Policy Studies,
Voilà  ce qu'on devrait entendre sur les "grands" médias et qui n'y ai désespérément pas… Il faut bien chercher sur le net pour avoir quelques avis "d'experts" qui ne soient pas sur la même note que les musiques incessantes des économistes consensuels de nos robinets à informations :
Frédéric Lordon, par exemple,  en rajoute une petite louche bien dosée :
"(…) les ajustements budgétaires rendus impérieux par la pression des marchés financiers visent la demi-douzaine de points de PIB en moyenne, quand ça n’est pas davantage, par exemple en Grèce, en Irlande, en Espagne... ou au Royaume-Uni. (…) C’est donc une gigantesque synergie négative qui est en train de se mettre en place à l’échelle européenne, chacun contribuant à créer pour les autres un effet dépressionnaire supplémentaire et tous s’entraînant mutuellement dans la pente. Pas besoin d’être prophète pour annoncer que ce ralentissement organisé, d’une extension et d’une intensité inouïes dans l’histoire européenne, va avoir des conséquences récessionnistes comme on n’en a jamais vues"
Lire tout l'article sur son blog La pompe à Phynance
et pour finir, l'iconoclaste Paul Jorion :
"aux Etats-Unis, les informations tombent en pluie drue depuis quelques mois : le récit de l’invention du CDO synthétique (voir Glossaire) rapportée par Michael Lewis dans son livre The Big Short : « la grande vente à découvert », pour pouvoir précisément parier sur la chute de l’immobilier américain, le fonctionnement du hedge fund Magnetar, expliqué par Yves Smith dan son livre ECONned (intraduisible : « conned » : roulé dans la farine), les CDO synthétiques Abacus de Goldman Sachs au centre d’une plainte de la SEC (Securities & Exchange Commission), le régulateur des marchés américain, et ceux appelés Baldwin, de Morgan Stanley, que la presse évoquait vendredi, etc., tous expliquent avec moult détails que toutes les firmes à Wall Street, tous les fonds d’investissement spéculatifs, ne tombaient pas à la même vitesse : certains avaient très bien compris ce qui se tramait, et chacun rassemblait tout l’argent auquel il avait accès pour le consacrer à une seule chose : parier sur la chute du capitalisme américain, la « grande liquidation avant fermeture définitive ! Je ne faisais pas partie en réalité des rares élus qui avaient deviné ce qui allait se passer : je faisais partie des rares crétins qui avaient choisi de vendre la mèche plutôt que de me joindre à la foule de ceux déterminés à ne pas laisser passer sans broncher une occasion de devenir super-riche comme on n’en voit qu’une seule fois dans sa vie."
Lire tout l'article sur le blog de Paul Jaurion

Plus je cherche à comprendre ce qui s'est passé depuis 2008 et plus j'ai du mal à comprendre deux choses :
1_ Comment une telle perversion spéculative à pu passer totalement inaperçue aux yeux de toutes les institutions financières internationales ET nationales ? (rappelons que de nombreuses banques ont été intoxiquées par les produits cités plus haut)
2_ Si l'on préfère penser que le monde institutionnel de la finance savait, (ce que je pense) qu'attend-t-on d'eux aujourd'hui ? Qu'ils tuent demain le monstre qu'il ont génétiquement procréé et  laissé grandir depuis des années (dissimulé dans des comptes opaques) pour le plus grand profit de l'élite financière mondiale ?