Freddy, les griffes de la nuit

Publié le 21 mai 2010 par Flow

Freddy, les griffes de la nuit.

(de Samuel Bayer)

Un, deux, pourquoi déterrer Freddy pour si peu?

C'est en 1984 que l'hideux Freddy Krueger a pénétré pour la première fois nos rêves. A l'heure où le seul argument des producteurs est la résurrection des gloires horrifiques déchues des années 80, il était évident que le croque-mitaine de Wes Craven manquait à l'appel. Était il pour autant nécessaire de le rappeler?

Ce remake se place entre le poisseux Vendredi 13 de Marcus Nispel et le louable Halloween de Rob Zombie. Sans atteindre la justification du deuxième mais bien loin du carnage du premier, il montre du respect pour l’œuvre originale mais ne lui apporte rien qui pourrait justifier son existence.

Respect de l'original...

Le scénario du film de 1984 est respecté dans les grandes lignes. Ceux qui ont vu l'original reconnaîtront les lieux et les personnages. Les noms changent certes mais c'est le seul détail. On retrouve les scènes de la salle de classe, de la baignoire, de la lévitation au dessus du lit entre autres. Le seul changement est au niveau des origines de Freddy. Il n'est plus un tueur d'enfants mais un pédophile. La place accordée à son histoire est également plus importante. Cela fait plaisir qu'ils aient conservé la moelle du premier film mais hélas cela ne suffit pas pour faire un bon film.

et travestissement du ton.

Quel est l'intérêt de faire le remake d'un vieux film? C'est de l'actualiser, de donner sa vision des thèmes abordés à l'époque. Or il se trouve que ces thèmes sont absents du film. Craven profitait que le film se passe dans l'inconscient des victimes pour s'attaquer au conservatisme ambiant dans les banlieues américaines. Le puritanisme n'intéresse pas les jeunes générations. Voilà pourquoi les rêves (donc le refoulé) sont empreints de sexe et de violence. Il ne reste rien, dans le film de Samuel Bayer, de ce côté subversif et ambigu. Il préfère donner dans le gore gratuit et sans substance. Voilà hélas, le traitement horrifique récurent des années 2000. Du sang et encore du sang. Et de préférence celui qui dégouline et qui tâche. Comme si ils pensaient que les jeunes, de nos jours, ne savent plus réfléchir. De même, le ton a changé. D'un Freddy cabotin, peu avare en sentence bien placées et qui commettait ses meurtres dans un burlesque de plus en plus marqué, on passe a un Freddy grave et sérieux. Le second degré qui faisait le charme du premier opus a disparu. Rien de neuf donc et ce n'est pas le jeu de Jackie Earle Haley (Watchmen), pourtant de bonne qualité, qui sauvera ce film et nous fera oublier Robert Englund. Dommage.

Ce film est donc un remake négligeable car il n'apporte rien de neuf. Préférez lui l'original qui demeure bien supérieur.

Note: