Je suis propriétaire. De terres spirituelles. (Paul Fort)

Par Arbrealettres


Je suis propriétaire. De terres spirituelles.
Combien de petites herbes tremblotent sous ma tutelle.
Mon Dieu ! qu’elles me pardonnent si je vis avec elles
mêlant des yeux en pleurs d’amour à leurs rosées si belles,
les frôlant mes lents soupirs aimants et les hirondelles…
Jusques aux nues je suis propriétaire d’heures irréelles, d’heures apprivoisées.
Glissez, mes biens. Herbes, rosées ne sont pas éternelles.
Et sont-ils éternels ces yeux pleins de vols d’hirondelles ?

(Paul Fort)