Les 3 Royaumes : Sur le long versant de Falaise Rouge [Sortie DVD]

Publié le 24 mai 2010 par Diana
John Woo nous revient. Lui qui avait eu peur de la rétrocession de Hong Kong à la Chine et qui avait vogué vers les Etats-Unis, met en scène l’énormissime Les 3 Royaumes (2009), une co-production entre… la Chine et HK. Quoi de mieux que la version longue pour apprécier à sa juste valeur cette œuvre qui se conclue sur la bataille ultime de Falaise Rouge ?
Au IIIème siècle en Chine, l’Empereur Han est poussé à la guerre par son premier ministre, Cao Cao. Ce dernier désire conquérir le sud où règne deux royaumes. L’un gouverné part Liu Bei, l’autre part Sun Yan. Cao Cao à la tête d’un million d’hommes se met en marche. Les deux royaumes du sud s’allient avec pour stratège Zhuge Liang et Zhou Liu…
Les 3 Royaumes en un et seul bloc de deux parties. Pas loin de cinq heures de grand spectacle épique. En parlant de spectacle. Tout individu qui a une aversion du cinéma spectacle aura du mal à digérer ce film de John Woo. Les 3 Royaumes réunit tous les poncifs du film grand public à gros budget qui s’attaque par la même occasion au box office et ce de manière véhémente. Les héros emprunt de valeur forte comme la loyauté et l’honneur, des sacrifices en rafale accompagnés d’élans héroïques, une musique qui orchestre les sentiments du spectateur en soulignant en gros et en gras l’émotion à adopter face à la situation. Les 3 Royaumes c’est tout cela à la fois. Sans être naïf, sans illusion mais en se prenant au jeu, ce spectacle nous l’acceptons comme un grand moment de cinéma qui se veut réussit. Le cinéaste atteint son but, celui de nous offrir un divertissement bien que bateau dans sa narration, sans oublier des effets vains comme les interstices de la deuxième partie (entre autre).
La patte John Woo dans Les 3 Royaumes ? Sans doute dispatché de temps à autre dans un coin, recoin de la pellicule. Sinon, elle reste légère comme si la touche du cinéaste s’effaçait devant l’importance d’une telle entreprise. Les enjeux économiques sont de taille notamment avec des décors qui en mettent plein la vue, un casting de stars et des ambitions que l’on sait (s’imagine) grandes. Au-delà des contraintes, John Woo parvient tout de même à nous faire voyager dans le temps. Un voyage dans cette Chine en guerre, divisée en plusieurs royaumes sous le joug de la Dynastie Han. Une évasion grandiose qui nous happe dans les intrigues inspirées d’un fait historique, celui de la bataille de Falaise Rouge. Les acteurs y sont convaincants bien que leur rôle respectif soit – comme souvent dans ces films calibrés – stéréotypé. L’ensemble est linéaire avec une tension qui s’accroît. Celle se mettant en place tranquillement tout en étant parsemé parfois de soubresaut jusqu’au final tant attendu.
Les 3 Royaumes est une œuvre de bonne facture. Certes, on ne retrouve que ponctuellement le cinéma d’un cinéaste qui a profondément marqué l’industrie cinématographique de Hong Kong. Il réalise son retour avec un film-produit sans grande personnalité. Pourtant, il réussit ce retour de belle manière, nous montrant qu’il est un metteur en scène qui connaît (toujours) son métier (des fois qu’on en douterait). Les 3 Royaumes en met plein la vue bien qu’on aurait aimé des instants un peu plus extrêmes et d’autres moins lisses. Comment ponctué cet article ? Si ce n’est par une question : vous saviez vous qu’on pouvait dire plein de chose en jouant de la cithare ? Faut croire que oui…
I.D.
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