(K-Drama / Pilote) Coffee House : ambiance caféinée pour une comédie romantique rafraîchissante

Publié le 26 mai 2010 par Myteleisrich @myteleisrich


En ce mercredi asiatique, je vais vous présenter une comédie romantique placée sous le signe d'une délicieuse arôme caféinée, parfum qui évoque toujours dans l'inconscient du téléspectateur quelques bons souvenirs du petit écran sud-coréen. Cette nouvelle série, diffusée sur SBS, les lundi et mardi soir, s'intitule Coffee House. Elle a débuté le 17 mai 2010.

Outre le casting, j'avoue que ce sont surtout les sympathiques affiches promotionnelles, mêlant café et écriture, qui avaient attiré mon attention sur ce drama que j'attendais donc avec une certaine curiosité. Et je crois bien que je n'aurais pas besoin d'aller chercher plus loin mon coup de coeur sucré et rafraîchissant des prochaines semaines, tant ces deux premiers épisodes furent un petit régal, une bulle d'air frais et de comédie légère et dynamique, comme la télévision coréenne sait si bien le faire lorsque les scénaristes parviennent à trouver un juste équilibre dans le canevas de narration classique exploité. Je me suis laissée charmer par cette ambiance, qui, si on s'en réfère aux dramas de cette année 2010, m'a un peu rappelé Pasta ; mais avec un petit quelque chose en plus.

Coffee House se propose de nous plonger dans le monde de l'écriture, en nous entraînant dans les coulisses très animées d'une maison d'édition. Lee Jin Soo est un écrivain à succès, auteur de plusieurs best-sellers, mais dont les provocations mettent les nerfs de Seo Eun Young, la présidente de la société qui l'emploie, à rude épreuve. Après un énième faux-bond, exaspérée par ses excentricités, elle menace de le renvoyer et de le poursuivre en justice sur la base des multiples incartades qu'elle a dû subir et gérer au cours de la décennie écoulée. Pour aplanir les angles et revenir à un prudent statu quo dans lequel chacun trouve son compte, quoique les deux puissent prétendre à haute voix, Jin Soo soumet à Eun Young une nouvelle idée de roman, non seulement très intéressante, mais aussi potentiellement très rentable. Transigeant, la jeune femme décide alors de lui accorder un sursis de six mois pour lui laisser le temps d'écrire ce projet ; s'il ne parvient pas à respecter ce délai, elle mettra ses menaces d'action en justice à exécution.

Parallèlement, au cours d'une de ses escapades loin de ses obligations professionnelles, Jin Soo s'est réfugié, un jour de pluie, dans le café familial que tient Kang Seung Yeon, une jeune femme qui aide sa famille à s'en occuper en attendant de trouver un emploi. Vivant à travers les aventures romanesques romancées dans ses chers manhwas, Seung Yeun traverse une période difficile. Elle vient de rompre avec son petit-ami et sa famille lui reproche de plus en plus ouvertement de ne pas parvenir à gérer correctement sa vie, puisqu'elle cumule célibat et chômage. Si la première rencontre entre Seung Yeon et Jin Soo se révèle des plus rocambolesques, impliquant scènes de ménage, serrure défectueuse et autres tragiques mauvais timing, quelle n'est pas la surprise de la jeune femme lorsque l'écrivain la recontacte pour lui proposer un poste de secrétaire travaillant sous ses ordres. Grâce à un ami commun qui a su se montrer convaincant auprès de Jin Soo, Seung Yeon décroche un job très bien payé qui semble inespéré et qui devrait durer les six mois accordés par la maison d'édition. Mais la jeune femme va vite découvrir que ce poste n'est pas vraiment ce à quoi elle s'attendait et que, derrière ses apparentes bonnes manières, Jin Soo est un être plutôt invivable.

La grande force de Coffee House réside incontestablement dans ses personnages. Chacun à leur manière, avec leurs défauts, leurs excès, mais aussi leurs paradoxes, ils se révèlent tous très attachants. Si chacun correspond à un stéréotype bien défini, le téléspectateur est agréablement surpris par la fraîcheur qui émane d'eux. Leurs portraits s'avèrent finalement plus subtiles que ce qu'on aurait pu penser a priori, bénéficiant d'une écriture assez fine et plutôt bien inspirée globalement. Tous ont leur part de dualité, leurs comportements n'étant pas dénués d'ambiguïtés. Cela permet donc d'obtenir des personnages très vivants, absolument pas figés, ni enfermés dans des caricatures.

Jin Soo est un écrivain de talent qui, dans le plus pur respect des canons de la télévision sud-coréenne, n'a pas un caractère des plus faciles. D'un naturel arrogant, perfectionniste frôlant l'obsession sur certains points comme la conception du café, et faisant preuve d'un effarant manque de savoir-vivre dès qu'on prend le temps de le connaître un peu, il présente pourtant à la face du monde une apparence courtoise, cachant ses réelles pensées derrière un faux sourire artificiel qui en trompe plus d'un. Tour à tour incarnation Darcy-esque ou homme arrogant pouvant faire des remarques vraiment blessantes lorsque le masque tombe, la dualité du personnage exerce rapidement une certaine fascination. Si ce type de série nous a habitué à la personnalité rugueuse, parfois très peu avenante, du personnage principal, le fait de jouer sur ces deux facettes (comme dans Pasta par exemple) apporte une nuance supplémentaire à l'ensemble et permet de trouver un équilibre entre les différents protagonistes.

Au cours des deux premiers épisodes, les deux autres personnages développés sont les deux figures féminines centrales de la série. Seung Yeon, avec cette innocence propre aux héroïnes de comédies romantiques, revendique la naïveté dynamique d'une jeunesse qui n'a eu que peu l'occasion de se confronter à la vie réelle. Pleine de fraîcheur et de volonté, elle évite de tomber dans les excès pour se montrer assez attachante. A l'opposé, Eun Young, la présidente de la maison d'édition, navigue entre la femme d'affaires impitoyable ayant réussi et la jeune femme à la vie amoureuse en ruines, toujours marquée par un abandon de fiancé datant de plusieurs années. C'est aussi un personnage qui fait preuve de beaucoup d'ambivalence, notamment dans ses rapports explosifs avec Jin Soo qui sont une des réussites de ces épisodes. Entre incompatibilité de caractères et amitiés sincères, les deux jeunes gens se côtoient - se supportent, diraient certains - depuis plus de dix ans. Ils se connaissent l'un l'autre, presque plus qu'eux-mêmes ; et la façon, très volatile, avec laquelle leurs rapports sont traités ne manque pas de piment.

Ainsi, Coffee House se révèle comme une comédie fraîche, dont le dynamisme, qui ne se dément pas au fil de ces deux premiers épisodes, transmet au téléspectateur une bonne humeur contagieuse. Exploitant, avec une certaine réussite, un comique de situation dont plusieurs scènes auront réussi à me faire éclater de rire, la série évite d'en faire trop et de tomber dans une surenchère qui l'aurait alourdie, préférant entretenir une légèreté très agréable. Se réappropriant les codes scénaristiques des fictions du genre, elle s'amuse elle-même des ficelles qu'elle emploie. Pour cela, elle utilise notamment, avec parcimonie, la voix off de l'héroïne. Cette dernière, grâce à son imagination débordante et ses parallèles instinctifs avec les histoires des manhwas qu'elle dévore, est une narratrice sympathique, pas envahissante, mais qui permet de se jouer des clichés en les déconstruisant.

Sur un plan formel, Coffee House est dotée d'une réalisation assez dynamique, n'hésitant pas à recourir à certains effets de style, petits ajouts typiques des comédies du genre. En revanche, la musique ne m'a pas particulièrement marqué pour le moment ; les quelques morceaux récurrents étant assez quelconque et oubliables.

Enfin, le casting, assez prometteur à l'origine, se révèle des plus solides. Les acteurs principaux sont pleinement entrés dans leur personnage dès le départ ; ce qui permet d'asseoir le récit. En tête d'affiche, nous retrouvons Kang Ji Hwan (Capital Scandal, Hong Gil Dong) qui réussit de façon plutôt convaincante à jouer sur l'ambivalence de Jin Soo. A ses côtés, Ham Eun Jung (sans doute plus connue des amateurs de k-pop) s'impose dans un registre rafraîchissant. Energique à souhait, Park Si Yeon (My Girl, Story of a Man) incarne la présidente de la maison d'édition qui emploie Jin Soo. Enfin, Jung Woong In interprète un ex-fiancé plutôt envahissant.

Bilan : Ces deux premiers épisodes de Coffee House laissent entrevoir une charmante comédie, rafraîchissante et légère. On s'attache quasi-instantanément à des personnages non dépourvus de défauts, mais ayant aussi leurs ambivalences. Il se dégage de l'ensemble une ambiance sucrée et agréable, sur fond de péripéties rythmées, à laquelle il est difficile de ne pas adhérer. Tout en utilisant des ficelles scénaristes classiques, l'écriture de Coffee House se révèle plutôt subtile, avec plusieurs scènes vraiment bien inspirées. Pas de lourdeurs, relativement peu d'exagérations, des passages drôles et des relations entre les personnages volatiles à souhait : un cocktail sympathique comme les sud-coréens savent si bien le faire et qui prend instantanément !


NOTE : 7,5/10


Des bande-annonces de la série :