Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais en ce moment la classe, c'est de faire de l'électro, montrer qu'on est en phase avec son époque. D'un côté la pop pour montrer qu'on est gentil, de l'autre le rock pour montrer qu'on reste un bad guy. La modernité, ou l'art du grand mix...
Shit Browne, cinq mecs. Des gars bien de chez nous, même si leur son, tantôt énervées, tantôt très cool, reflète en tout et pour tout de sacrées influences britanniques. On peut penser que c'est dans le contraste marqué entre chacune de leurs chansons (nous parlerons d'un répertoire hétéroclite) que ce groupe trouve tout son caractère: En vous donnant l'impression, chaque fois qu'une piste se termine, qu'on passe du coq à l'àne comme dans une partouze à la ferme*. Entre les gros sons punk saturés sauce cave londonienne, les petites ballades pop qui faute de faire avancer le schmilblick, rendent le monde plus sympa, et les influences dites "Madchester", les poseurs d'étiquette peuvent toujours se toucher.
Shit Browne, c'est "chaud gaze" à tous les étages.
La légende (plus précisément: les autres médias trop collés aux biographies) parle de références à MGMT. C'est certainement ce que vous entendrez encore de la part du premier connard qui, ayant tendu sa pauvre oreille quelques secondes, ressentirai l'incontrolable envie de donner son avis (Oh oui, toujours si avisé) de clubber des salons dominicaux. Mais il y a, chez Shit Browne, un petit quelque chose de différent. Un petit truc dans l'ambiance qui est propre à ces cinq mecs. Comme sur Winter collection, un bon voyage de 6 minutes qui ne vous laisse pas sur votre faim, qui rappelle les sixties, vous font monter pendant, dirons-nous, un certain temps avant de vous achever par le feu d'artifice des supermarchés, sorte de super-production adaptée aux petites surfaces. Fort logiquement, Every single penny will be reinvested in the party ne révolutionne rien, le premier disque suit son petit bonhomme de chemin et pour cette seule raison mérite qu'on lui tende une oreille: Quelque soit le style que vous lui demanderez, la musique de Shit Browne rend la monnaie, chaque penny plus précisément, preuve qu'on peut être français et pourtant tenter la conversion sans grandes difficultés.
En concert à la Machine (Paris) le 4 juin.
Shit Browne //Every single penny will be reinvested in the party // Asphalt Duchess
http://www.myspace.com/shhhbrowne
*Citation de Fuzati