Survivre au F.R.R.O.

Par Guignolmouth

tout expatrié qui se respecte vous le dira, le F.R.R.O est une vraie école de la patience. Après de longues journées, heures si vous êtes chanceux le Foreign Regional Office of Registration peut vite devenir le  “ "ppFfff RrrrrRrrrr Ohhhh“ "!

Pour le nouvel arrivant deux solutions. La première est de se faire aider par un agent local. En gros il vous aide à collecter les papiers, il fait la queue pour vous et vous appelle lorsque arrive le moment de montrer son jolie minois. La deuxième optien est de vous démerder tout seul. On est pas des incapables. On devrait s’en sortir. Et puis l’administration Française, c’est rien que des bons à rien.

Foreing regional Registration Office

C’est donc préparé à toute éventualité que je me rends au Bureau d’Enregistrement des Etrangers, le lieu n’est pas connu de tous alors pour ceux qui en aurait besoin celui-ci se trouve à RK Puram première à droite après l’hôtel “ "Hyatt Regency” " lui très connue des Delhites. Il est 11h30 quand j’arrive est la queue est déjà gigantesque.  Pas de problème l’Ambassade de France m’a garantie que je n’avais pas besoin de plus de papier, mais que rien est sûr à 100%.  l’adminisrtation Indienne est très … indienne. Deux heures d’attente est je n’ai avancé que de quelques mètres, les regards se croisent, les discussions s’amorcent, les sourires s’échangent pas grave on est tous dans le même bateau.  La taille de la queue dédié uniquement aux ressortissant Afghans suffit à faire relativiser sur son cas personnel.

Lorsque arrive enfin mon tour, le vieux grincheux baragouinant un anglais des plus approximatif, me fait comprendre qu’aujourd’hui ne sera pas mon jour de chance. En effet l’attestation de l’Ambassade ne suffit pas à prouver que je vis à l’hôtel. Je tente, en vain, de lui faire comprendre que l’Ambassade m’a assuré de la suffisance de ces papiers, et qu’ils ont l’habitude de faire comme ça. Je suis renvoyé à mes chères études d’un revers de la main.

Retour à l’ambassade, et sortie avec de nouveaux papiers, il est déjà plus de 16h30 et le FRRO est maintenant fermé. On reviendra demain, mais tôt cette fois.

Le lendemain, retour à la case départ, une demi heure avant l’heure d’ouverture. La queue est déjà bien garnie. Il me faudra une heure et demi pour retrouver mon copain de la veille. Je suis bien décidé à ne pas me laisser faire cette fois. Rien n’y fait le papier n’est toujours pas bon, car il ne stipule pas combien de temps je reste à mon adresse provisoire. Et oui puisqu’elle est provisoire, je ne sais pas encore quand je pourrais enfin me poser à Bangalore, trompette! Rien à faire, je vais devoir revenir. Retour à l’hôtel, je demande qu’on mette une date bidon à fin Juin. On va la jouer large.

Deux heures et demi plus tard retour au lieu de toute les tortures . Hors de question de refaire la queue, je m’insère devant une Américaine qui me rappelle énergiquement qu’il y a une queue.  La tension est à son comble dans ce lieu où règne sueur et vent de révolte. Je lui explique que j’ai besoin de juste clarifier une chose avec mon ami pour pouvoir passer à l’étape suivante de mon enregistrement. Tu comprendras quand viendra ton tour chérie.

J’ai enfin mon ticket numéroté. Plus qu’à attendre que mon numéro s’affiche sur l’écran. C’est comme au rayon charcuterie de votre supermarché préféré. Ding Dong, “ "Lunch Time” ", vos chers Enregistreur ne reviendront que dans une heure. Ils auraient pas pu mettre en place un système de relève?

La salle d’attente ressemble maintenant à un vrai théâtre. Les nationalités se croisent et échangent sur leur cas personnels. Un américain possédant les plus grandes “ "dread locs” " encore jamais vu entame alors une danse mémorable. Les gens applaudissent. Lorsque les autorités lui somme d’arrêter celui-ci s’approche. Nous entamons une discussion sur les raisons respectives de notre venu en Inde. On fini quand même par parler de protection de brevet, car le bonhomme de Los Angeles se dit Inventeur. Pourquoi pas?

A ma gauche un couple d’Israélien, ils sont là pour profiter de deux semaines de vacances. En rentrant ils devront servir deux ans sous les drapeaux. Ils n’ont pas l’air emballé. Je les comprends…

110

Ah c’est mon numéro. Une demi heure plus tard j’ai enfin mon carnet de résidant. Mais n’ayant pas d’adresse fixe, il me faudra revenir avant le 30 Juin à Delhi. Tu croyais pas t’en sortir comme ça, au moins…

Venga venga!

Jean-Guillaume