Espagne : les méchants spéculateurs, les vilaines agences, et paf la note

Publié le 28 mai 2010 par H16

Ce qui devait arriver arriva.

L’Espagne vient d’être dégradé par Fich et passe à présent de AAA à AA+. Un cran, ce n’est pas grave, pourrait-on croire. Cependant, ce petit changement de note se traduira mathématiquement par un renchérissement de la dette espagnole.

Manifestement, les récents micro-efforts du gouvernement Zapatero pour essayer de faire croire qu’il installait la rigueur n’ont pas suffit. Rappelons que si l’on veut vraiment sortir les pays les moins bien lotis de la zone euro des abysses de dettes dans lesquels ils sont tombés, réduire le salaire des ministres et des fonctionnaires de quelques pourcent en rognant sur les dépenses d’apparat ne suffit pas.

Avec le méga-bailout de 750 milliards d’euro du 9 mai dernier, l’Europe voulait troquer des fonds pour de la stabilité. Nos dirigeants n’auront acheté que quelques heures de bonheur boursiers, quelques jours de stabilité et trois semaines de ratings correct. Et en fait de fonds et de stabilité, à présent, nous n’aurons ni les uns, ni l’autre.

À 750.000.000.000 €, ça fait cher la bavure keynésienne.

(Notons qu’on peut déjà écrire la suite : il va y avoir des parties de plaisir en bourse, à nouveau, les gouvernants vont s’affoler, à nouveau, ils vont dénoncer les agences de notation, à nouveau, peut-être interdire les naked short sellings, à nouveau, et fustiger le marché, les spéculateurs. Peut-être vont-ils taper dans le bas de laine du 9 mai. Et dans trois semaines, devant l’absence totale d’autre réaction sensée, les mêmes cause produisant les mêmes effets, on ne sera pas plus avancé.)