Achille et la tortue.

Par Silice
C'est l'histoire d'un jeune garçon à l'enfance assez difficile, qui va grandir, un garçon peu causant qui va garder une passion encore et toujours, celle de la peinture. Il veut devenir peintre, il veut être peintre, veut-il être compris ? Et veut-il comprendre ?
Le nom du film fait peur et lorsque l'on dit que c'est Japonais, la plupart des gens se jurent de ne jamais voir un tel film. Erreur ! Il faut dire, j'ai hésité avant d'y aller, n'étant pas grande connaisseuse de Takeshi Kitano et du cinéma japonais en générale.
Ce film parle d'un tas de chose, de l'évolution qui s'est faite au fur et à mesure que les années passent au Japon, mais aussi de l'échec, de l'occident, des rêves, du suicide, de l'amour et des sentiments mais il parle surtout d'art.
Le film est entièrement basé sur l'art, cette recherche que les artistes ont, cette obligation d'aller vers l'avant d'innover, jusqu'à l'extrême et l'incompréhension totale.
Une recherche, voilà ce que l'on voit pendant ce film qui se découpe en trois principales partie, l'enfance, l'age adulte et l'âge mur. On parle d'art, une peinture ne vaut rien si elle n'est pas faite au bon moment, si elle ne suit pas la tendance tout en étant innovante. Une recherche qui continue tellement longue qu'elle n'a plus de sens. Voilà ce que (je) l'on ressent pendant le visionnage.
J'ai peur de le dire, mais cette recherche peut même apparaitre comme trop longue ou trop lente ou un peu des deux, si bien que j'ai du lâché le film pendant quelques minutes.

Ce film c'est aussi une réalisation assez épurée mais très maitrisée de Takeshi Kitano. Un film assez tacite, beaucoup de choses restent dans le non-dits, dans les regards, les actions. Les acteurs dont je ne citerai pas les noms de peur de les écorchés et aussi parce qu'ils ne me disent rien, à moi, sont très bons, excellents même. Les trois interprètes de Machisu avec leur air impassible nous font réfléchir et percevoir plusieurs façon d'appréhender le personnage.
En bref, Achille et la tortue est un film lent et agréable qui pose les bonnes questions sur l'art moderne aussi bien occidentale qu'asiatique et son utilité.
16/20