K-Pu. Like a candle in the Wind.
Les gueules froissées par le mistral, les chevelu(e)s braillent, les tondus pouffent.
Le mouvement d’atmosphère à vitesse soutenue lessive toute la bande et la jette dans un resto de bord de mer. Lipides, glucides, protides. Et coup de jaja. Adoucissant.
Un âne suit une carotte qui pend au bout d’un fil. Sortie de nulle part, une lame vient sectionner le fil. La carotte disparaît. Si l’âne était un affreux poussin pleurnichard, tout noir, coquille blanche sur la caboche, il saurait quoi dire.
C’est trop inzuste.
Il y a des journées comme ça. Des putes. Les heures ne comptent pas vraiment. La paye, tout le monde s’en accommode.
Mais l’injustice - même relative. Subir. Et se sentir impuissant. Ce genre de truc te décapsule le plus intrépide des téméraires. Et les Sept Mercenaires ne sont plus que sept nabots qui chouinent comme des pisseuses dans les jupons de celle qui les a enfantés dans la douleur.
Face à l’inacceptable inévitable, certains guerriers vacillent.
J’suis au chômage à la fin d’la semaine. J’ai envie d’vomir.
Leen-C bouillonne et trépigne sur sa chaise ergonomique.
Et c’est moi qui ait démarré tout ça… J’ai insisté en plus.
K-Pu déchiquette sa lèvre inférieure à coups de croc.
C’est moche. Se sentir lésé et rien pouvoir faire.
Maman K-Ro philosophe. Mais souffle fort.
Il me faut un économe.
JouJou synthétise. Une carotte à la main. Entre deux coups de croc, il interpelle, argumente, planifie, organise, déglutit, se rate, toussote et repart en conjonctures. Entre approximations juridiques et plans de bataille, acte. Décision prise, chose faite. Genre bouteille à la mer.
Appel à l’aide pour éviter de se jeter dans le vide du rez-de-chaussée.
Extinction des feux.
Puis lipides, glucides, protides. Et coup de jaja. Adoucissant.
Puis il y a K-Pu qui déboule dans la piaule des mecs. Tailleur noir, gilet tricot rouge, broche dorée, serre-têtes noir orné d’une perle nacrée.
J’voulais juste voir vos réactions.
Montrer son déguisement pour sa teuf du week-end.
Il y a les cigarettes qui font rire, entassés les uns sur les autres dans une piaule d’hôtel. Il y a le jus de JouJou - pomme-litchi. La nuit de sommeil manga: étoiles de mer échouées sur les plumards et ronflements mélodieux.
Alors vient le lendemain matin. Les Caliméro de la veille reviennent en mode Mickey Parade. Avec tambours et trompettes. Épaules dénudées délicieuses, bermudas d’insouciants, lunettes de coolitude.
Téléphones et courtoisie, haut-débit et clics de souris. Et une benne qui dégueule de prières intérieures garée en double file devant le bureau.
Recherche de plan B à plein régime.
Espère le meilleur, prévois toujours le pire.