H101, Dans l’ombre de la lumière

Publié le 03 juin 2010 par Jekyllethyde

Voilà 5 ans que H101 a voué allégeance au royaume de la peinture. Membre du collectif Barcelonais Mas Amor, mais aussi du crew Madrilène Farlopa, il représente parfaitement cette école du graffiti espagnol qui aime se jouer des codes et renverser la vapeur. Privilégiant l’authenticité et la spontanéïté dans ses créations, il met son style abstrait au service de la rue, recouvrant assiduement chaque recoin de la capitalane catalane avec son accolyte Kenor. Leur but ? Surement pas la fame ! Mais simplement redonner des couleurs à une ville qui jadis, rayonnée mondialement.

Un artiste attachant et motivé qui aime se salir les mains, dans la pure tradition des writters Barcelonais, auquel nous sommes allé rendre visite.

Recnontre,

Salut H101, commençons par la classique ; où es-tu et quelle heure est-il alors que tu réponds à nos questions ?

Il est 00:30 et je suis dans mon atelier.

Peux-tu rapidement nous parler de ton parcours ?

J’ai commencé assez tard, autour de 2002, même si comme on dit ; « il n’est jamais trop tard pour se faire plaisir ». A cette époque je pratiquais l’art de temps à autre, sans que ce soit mon activité principale, jusqu’à ce que ça en devienne une véritable maladie. Et depuis 2005 je n’ai pas arreté un seul jour, une seule seconde.
Mes premiers dessins donnaient quelque-chose d’assez bâtards, que l’on pourrait assimiler à de l’illustration, mélangé à différents styles de lettres, de typos, sortant des formats pré-définis du graffiti… Il faut dire que Barcelone m’a beaucoup aidé à changer ma manière de voir et de comprendre le graffiti.


Peux-tu nous éclairer sur l’origine de ton blaze « H101 » ? Pas vraiment classique…

Classique ?! Ahah non !
Cela remonte à mon adolescence, et à un de mes livres favoris – 1984 de Georges Orwell. Le H pour « Habitacion » (appartement) et 101 le numéro. C’est le lieu où les prisonniers se font torturés, et qui m’a valu quelques nuits de cauchemars…

Tu fais partie du crew Farlopa – terme Espagnol pour Cocaïne – et peins ce style très vodou, à mi-chemin entre art Aborigène, Inca et Africain… Une connexion entre tout ça ?

Non pas vraiment. Mon style sort des tripes, c’est quelque-chose que j’avais à l’intérieur depuis longtemps et qui, suite à certaines rencontres, est sorti tout naturellement. Surement car j’ai toujours était fasciné par les civilisations primitives, mystiques, religieuses… et leur interaction particulière avec la nature, leur équilibre avec le monde.

Quelles sont tes influences ?

Comme je viens de le dire, tout ce qui est primitif, tribal. Ajoutes à cela un petit peu d’abstrait, des couleurs… Toujours plus de couleurs ! Du blanc, du noir, la lumière et l’obscurité.

Quelles techniques de travail affectionnes-tu le plus ?

Peindre dans la rue, un bon gros rouleau coulant sur un mur en marbre…

Tu travailles donc beaucoup dans et pour la rue, mais peux-tu me dire ce que celle-ci t’apportes en retour ?

Il est vrai que je peins beaucoup la rue, même si les lois actuelles tentent de criminaliser cette forme d’expression artistique universelle et inhérante à l’espèce humaine…
Heureusement le sourire des gens lorsqu’ils passent devant un mur remplit de couleurs me pousse à continuer.

Illustration exclusive pour Jekyllethyde.fr

Parle-nous de l’illustration que tu as réalisé pour nous sur le thème Jekyll et Hyde ?

Elle représente la lutte interne entre deux personnalités… Alors, qui gagnera ? Seulement la force intérieur qui transperce la lumière.

Je vais maintenanant te citer une série de mots, à toi de les interpréter comme bon te semble :

Graffiti ? Vie

Barcelone ? Touristes

Travail ? Se lever de bonne heure

Street Art ? A la mode

Politique ? Faux

Pyramide ? Dieu

Drogues ? Mort

Vices ? Dangereux

Religions ? Cancers

Kenor ? Maestro

Illuminatis ? Fanatiques

Pouvoir ? Argent

Publicité ? Erreurs

Femmes ? Bonheur

Ecologie ? Hippies

Valeurs ? Démocratie

Catalans ? Ghetto

Un dicton fétiche ?

« A quien madruga dios le ayuda »

Comment décrirais-tu ton univers en un mot ?

Ciel

Comment définirais-tu la société actuelle en un mot ?

Pourrie

Comment définirais-tu le millieu de l’art en un mot ?

Corrompu

Et enfin je te laisse le dernier mot pour la fin ?

Plus d’amour !

Question bonus : Quelle question aurais-tu aimé que l’on te pose ? ( et sa réponse )

Que ressens-tu lorsque tu peins dans la rue ?
Une emotion envers le spot que tu es en train de peindre, spécialement de nuit lorsque les gens dorment, sans bruits de voitures dans les ruelles.

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