Le mandat de M. Jean-Jacques Aillagon, l'actuel titulaire, venait à échéance cette année ; il était candidat à sa propre succession. Le président de la République n'appréciait que modérément M. Aillagon. Il désirait également offrir une compensation à M. Darcos pour son éviction du gouvernement à la suite de son échec aux dernières régionales. Aussi lui avait-il promis le poste convoité. Patatras ! M. Guéant, le secrétaire général de l'Elysée, vient d'informer M. Darcos qu'il pouvait aller se faire voir chez les Grecs. Ou les Bantous. Ou même, si le cœur lui en disait et par les temps qui courent, chez les Gazaouis, les Turcs, les Basques d'Ibérie, les Huns, les Bataves, les coureurs cyclistes professionnels ou les garçons coiffeurs. "Nique ta mère !" lui aurait-il même dit, un vilain geste à l'appui, lorsque Grand-Imbu-de-Moâ, suffoqué, a demandé qu'on lui répète un peu la chose, si t'es un homme, pour voir – mais notre informateur n'en jurerait rien, restons prudent.
M. Darcos, écarlate, prendrait donc très mal la-dite chose et s'en irait de-ci de-là pestant et maugréant qu'il ne restera bientôt que des c... pour croire aux promesses de ce président. Nous ne le lui faisons pas dire.
M. Xavier Darcos, dit Grand-Imbu-de-Moâ, ou l'Important, avait refusé précédemment les fonctions de président de l'Institut français, et d'ambassadeur de France à Rome. Il avait bien raison ! Mettez-vous à sa place : entre le Palais Farnèse et celui de Versailles, faut pas déconner, non ?... Mais pour qui on le prenait donc ?...
(Photo Sichov/SIPA)