La Laurence de Pompignac n'est pas une fermière rêvant de ses couvées mais une compagnie théâtrale conduite par Marie Pustetto.
Pompignac n'est pas le nom d'un cinquième mousquetaire mais une bourgade à quelques encablures de Bordeaux, dotée d'une superbe salle de spectacles.
A l'affiche, Folies douces en états passagers, avec des textes d'auteurs prestigieux comme Devos, Dubillard et Sallenave... Un tiers d'humour, un tiers d'absurde, un tiers de tendresse, et la magie scénique aussitôt séduit. Les comédiens vont et viennent sur le plateau, andante ou allegretto, s'assoient, se lèvent, se rassoient, se relèvent, et portent des valises rebondies d'objets chimériques. Le dos fatigué d'un livre se change en harmonica, une trompette sert d'entonnoir où verser du sang et une pipe rabougrie brûle des lippes gouailleuses.
La mise en scène de Marie Pustetto, simple et légère, s'accompagne d'une bande-son où le swing babille avec le tango. Le public, nombreux en ce 5 juin 2010, applaudit l'offrande. Un festin de venaisons suit le festin des mots car c'est le vingtième anniversaire de la compagnie.
Longue vie à elle et à ces comédiens, tous des amateurs, sans cachet donc, mais avec un talent qui ne compte pas son plaisir.
Souhaitons que Myriam Benard-Plantey, Carole d'Antona, Thomas Dejean, Nadine Dendary, René Duflos, Alain Duleu-Burré, Alain Guillaume, Josiane Guillaume, Zineb Kairouani, Martine Laffitte, Christel Le Divelec, Océane Marquès et Céline-Anne Page puissent se produire en d'autres fiefs. Ils le méritent.