Rome - Saison 1

Par Nakayomi

Tous les chemins mènent à Rome… Même ceux de ce blog pourtant un peu dubitatif au départ…

ROME – Saison 1

Créée par : Bruno Heller ; William J MacDonald & John Millius

Avec : Kevin McKidd (Vorenus) ; Ray Stevenson (Pullo) ; Ciaran Hinds (César) ; Polly Walker (Attia) ; James Purefoy (Marc Antoine) ; Tobias Menzie (Brutus) ; Lindsay Duncan (Servilia)...

Nombre d’épisodes : 12 (2005)

Cote d’amour : ***

Synopsis : Rome est l'histoire de deux soldats romains ordinaires et de leurs familles. Un drame intime fait d'amour et de trahison contant la période qui a vu la chute d'une république et la création d'un empire.
La série commence en 51 avant J-C, Jules César a accompli sa conquête de la Gaule après huit ans de guerre, et se prépare à retourner à Rome. Il retourne chez lui avec des milliers d'hommes fidèles qui ont combattu pour lui, un butin faramineux et des esclaves; mais il a dans ses projets un changement social radical. Terrifiée, l'aristocratie menace de poursuivre César pour crimes de guerre dès qu'il mettra le pied à Rome. Le vieil ami de César, Pompée Magnus, tente de créer une révolution afin de maintenir l'équilibre des pouvoirs. Deux soldats de César, Lucius Vorenus et Titus Pullo, contrecarrent les plans de Pompée et gagnent ainsi la gratitude éternelle de César. Les destins de Pullo et Vorenus deviennent unis avec ceux de César, Cléopatre et Octavien, neveu de César et enfant étrange et maladroit qui deviendra le premier empereur de Rome.

(source : SériesLive)

Avis : Ne comptez pas sur moi pour vous parler de la véracité des faits relatés, mes souvenirs les plus proches de cours d’Histoire de cette période sont les épisodes de Xena qui situent César dans le continuum espace-temps de la série… Vous imaginez donc à quel point j’ai été surpris ici ! Par contre, vous parler de l’aspect scénaristique, c’est peut-être un peu plus mon domaine, si tant est que je puisse parler comme ça. Honnêtement, s’il n’y avait pas eu toutes les bonnes critiques que j’ai pu lire sur la série (que ce soit sur des blogs, des sites, des revues), je pense que j’aurai royalement zappé la série. Non pas parce que je pensais qu’elle était mauvaise, mais bien parce que le thème m’intéressait guère. Subir une nouvelle leçon d’histoire, mais sous forme de série télé, non merci. Ca semblait bien rébarbatif. Mais comme il ne faut jamais dire « fontaine je ne boirai pas de ton eau… »… Vous connaissez la suite, me voilà devant la série, après un premier épisode qui se laisse suivre mais qui me laisse quelque peu perplexe. L’intérêt porté à la chose n’est pas là. Sans doute parce que le premier épisode sert, comme souvent, d’exposition, à nous présenter les personnages historiques que l’on va suivre mais surtout les personnages fictifs qui vont nous faire entrer dans l’Histoire par la petite porte. Parce que c’est finalement de ça dont il va s’agir. Se faire entrechoquer réel et fiction pour nous permettre de suivre la chute de César dans cette première saison. Ok, je vous révèle un peu de l’intrigue ici. Mais qui ne connaît pas l’histoire de César (moi ? Non, je sais que Xena est celle qui influence sa destinée, rappelez-vous ! :P) et les grandes lignes de ce qui va nous être conté ? Y’a-t-il donc un quelconque intérêt à suivre la série dans ce cas-là ? Eh bien oui. La réponse est la même que quand vous vous apprêtez à regarder Titanic, le fameux film de James Cameron. On utilise des personnages fictifs, et on lie donc leur destinée à celle de l’Histoire (avec un grand H).

C’est au travers de la vie de Titus Pullo et Luicius Vorenus que nous allons découvrir l’envers du décor. Il faut du temps pour apprivoiser les deux bestiaux. Comme il faut du temps pour entrer dans la série. Mais je crois que l’un va forcément avec l’autre. Plus on s’attache à ces deux personnages, plus l’implication et l’intérêt est croissant. Pullo et Vorenus sont donc deux légionnaires tout ce qu’il y a de plus banals qui vont être entraînés malgré eux dans des événements qu’ils ne contrôlent pas. Ils devront prendre parti dans les batailles, devront affronter des dangers, des vérités inattendues. Et c’est finalement un lien indéfectible qui va finir par les unir. Leurs histoires oscillent tantôt entre leur propre vie fictive, tantôt en interagissant avec l’Histoire, le tout les faisant évoluer perpétuellement. Et c’est cette évolution qui donne tout le sel de la série, parce que plus ça va, plus la Destinée de chacun semble tracée, jusqu’à cette scène très forte en émotion (splendide mais ultra-sanglante) qui va les lier à jamais. La série joue aussi habilement avec les codes narratifs. Finalement, on a ni plus ni moins à faire à un grand soap, ultra-budgeté et ultra-léché. Non pas que je compare la qualité fictive avec les soaps, mais on y retrouve certains attributs. En effet, il faut voir les personnages comploter chacun de leur côté pour obtenir ce qu’ils veulent, entre sexe, mensonges et trahisons, fausses amitiés (notamment à cause des conventions, mais pas que), luttes, retournements de situations, l’époque est propice à faire de la vie quotidienne un vrai divertissement à lui tout seul. Les personnages sont loin d’être fades, tous sont fouillés et ont un rôle à jouer, que ce soit la fourbe Attia (véritable peste ambulante qu’on a envie de voir morte) ou encore Titus Pullo qui paraît un peu simplet au départ mais qui révèle une nature attachante (d’ailleurs, je crois que c’est lui, de nos deux « héros fictifs », qui attire le plus la sympathie au final). Et pour finir le tout en beauté, la musique de Jeff Beal est magnifique, ce qui donne un éclat supplémentaire à une fiction qui n’en manquait déjà pas.

Conclusion : Je suis bien obligé de me rendre à l’évidence, je me suis rangé à l’avis général sur Rome. Une série de qualité. Certes, elle ne fera pas naître chez moi la passion démesurée que je peux avoir pour certaines séries (telles Buffy, Xena ou quelques autres), mais force est de constater qu’on ne peut que plié devant cette grande fresque historique qui nous est contée de manière ingénieuse, avec ses décors qui sont de véritables merveilles (le passage en Egypte est à coupé le souffle à ce titre) et une musique qui soutient le tout de fort belle manière (un régal pour les oreilles, notamment lors des crédits finaux soutenus par les notes de Jeff Beal). Alors après, on pourrait sans doute pu parler de la reconstitution historique, de la crédibilité de la vie romaine décrite dans ses détails les plus crus ou les plus sanglants (Rome est parfois un véritable coupe-gorge), mais ça, d’autres l’ont déjà fait, pas besoin d’y revenir. Il faut juste préciser que la série n’est pas à mettre devant toute les mirettes non plus, il y a parfois effusion de sang, de sexe (à noter d’ailleurs que les mœurs romaines étaient bien moins pudiques qu’à l’heure actuelle par exemple), toujours au service du récit, mais que ça peut traumatiser. Ave César !