77% des entreprises françaises souhaitent plus d’incitations fiscales pour relever plus rapidement les défis de l’éco-investissement

Publié le 14 juin 2010 par Thomas Ka

Une nouvelle étude internationale publiée par Regus, premier fournisseur mondial d’espaces de travail innovants, souligne que 77% des entreprises françaises souhaitent plus d’incitations fiscales pour relever plus rapidement les défis de l’éco-investissement.

L’étude de Regus révèle que seulement 37% des entreprises dans le monde mesurent vraiment leur consommation d’énergie (émissions de gaz à effet de serre) et qu’à peine 19% d’entre-elles mesurent leur empreinte carbone. Elles sont 46% à se déclarer prêtes à investir dans des équipements à faibles impacts environnementaux seulement si leurs coûts d’exploitation sont inférieurs ou identiques à ceux des équipements traditionnels. A peine 40% des entreprises ont pour le moment investi dans des équipements à faibles émissions de gaz à effet de serre et seulement 38% ont adopté une véritable stratégie d’entreprise dans le domaine environnemental.

Au niveau mondial, l’étude souligne que les entreprises chinoises et indiennes figurent parmi les plus soucieuses de l’environnement. Comptant parmi les industries les plus importantes du monde, la Chine et l’Inde ont pris conscience de la nécessité de mesurer leurs consommations respectives d’énergie (selon l’OCDE la consommation d’énergie de la Chine et de l’Inde devrait augmenter de 72% d’ici 2030). Les entreprises sont aujourd’hui plus de 56% à mesurer leur consommation énergétique en Chine (51% en Inde) et 34% leur empreinte carbone en Chine (30% en Inde).


Les entreprises françaises, parmi les plus soucieuses de l’environnement

En France, l’étude montre que près de 59% des entreprises contrôlent leurs émissions d’énergie et que plus de 54% ont défini une stratégie environnementale. Les coûts d’exploitation sont pointés du doigt par presque la moitié des entreprises (49%), qui déclarent ne souhaiter investir dans des équipements à faibles impacts environnementaux que s’ils étaient moins ou aussi coûteux à faire fonctionner que les équipements traditionnels. Cependant, pas moins de 77% des entreprises affirment que si le gouvernement proposait des avantages fiscaux pour les équipements moins consommateurs d’énergie ou à faibles émissions de gaz à effet de serre, leurs investissements se feraient beaucoup plus rapidement.

Les grands comptes, plus « verts » que les PME, en France

En ce qui concerne les équipements actuels ou planifiés, les petites entreprises françaises se situent en-dessous de la moyenne nationale du pays. Un constat qui met en valeur le fait que les PME ont plus de difficultés à choisir des éco-équipements compte tenu des coûts, leurs équilibres à courts termes étant prioritaires sur les investissements à long terme. En France, 19% des petites entreprises contrôlent leur empreinte carbone tout comme 55% des grandes entreprises. Un peu moins de la moitié (47%) ont déjà investi dans des équipements respectueux de l’environnement, alors que 58% des grandes entreprises ont déjà franchi le pas. Les objectifs ambitieux du Grenelle II, qui prévoyait de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050 et de créer 600 000 emplois, n’ont apparemment pas tenu compte de la réalité des difficultés des plus petites entreprises à investir dans des équipements écologiques.

L’étude analyse également les différences entre les secteurs et souligne que l’industrie est le secteur qui mesure le plus son empreinte carbone (54%), suivi par le secteur de la santé, domaine particulièrement dynamique en France, où 36% des entreprises mesurent leur impact sur l’environnement. Moins de la moitié des entreprises issues des Nouvelles Technologies, dont on a récemment découvert que leur quantité d’émissions de gaz à effet de serre était comparable à celle de l’industrie aérienne, ont investi dans les équipements à vocation durable (42%). Les investissements dans les éco-équipements étaient particulièrement faibles sur le secteur des médias, de la communication et du marketing (21%) où la proportion d’entreprises prêtes à investir dans ce type de matériel -seulement si leur fonctionnement permet de réaliser des économies- se monte à 53%, l’un des plus fort taux sectoriels.

Pour Olivier de Lavalette, Directeur Général Regus région Europe du Sud, « l’adoption d’éco-équipements et les initiatives de contrôle de l’empreinte carbone restent assez rares, particulièrement pour les petites entreprises. Si les gouvernements sont sérieux sur leurs objectifs de réduction d’émissions d’ici à 2050, ils doivent faciliter les changements en mettant en place de réelles incitations. Pour l’instant, les équipements à faible empreinte carbone sont disponibles à des prix élevés. C’est assurément un obstacle pour les entreprises. Comme l’indique notre étude, des incitations fiscales aideraient considérablement : en favorisant l’adoption de ces équipements, elles permettraient de créer un marché de masse où les prix pourraient baisser.

La France, devrait dépasser la limite d’émissions de gaz à effet de serre fixée par les accords de Kyoto de 10%, principalement à cause du secteur du bâtiment et du transport. Les investissements environnementaux ne sont pas limités seulement aux équipements, ils doivent également financer toutes les initiatives efficaces et quantifiables comme par exemple la réduction du nombre de bureaux sous-occupés. Les analystes estiment que 38% des espaces de travail sont inoccupés à un instant T, alors que ceux-ci sont chauffés, climatisés et éclairés… générant chaque année des tonnes équivalent carbone inutiles. Réduire le nombre de bureaux non-occupés devrait donc pouvoir être éligible aux incitations fiscales, au même titre que les investissements en éco-équipements. »

Méthodologie de l’étude :

Les résultats de l’étude Regus prennent en compte l’avis de 15 000 entreprises de toutes tailles et de tous secteurs, réparties dans 75 pays, issues de la base de contacts Regus et interrogées en Février et Mars 2010. La base de contacts Regus est constituée d’un million de professionnels dans le monde et est très représentative dans la catégorie des managers seniors et des entrepreneurs. L’étude a été gérée et administrée par une structure indépendante : MarketingUK.