30. Vers, fjord et feu de bois

Publié le 07 mai 2010 par Melaniepiqpiq
Après avoir fait un dernier plein de civilisation à Queenstown (tout étant relatif...), nous nous sentions prêtes à affronter le Fjordland au sud ouest, région réputée pour être la plus sauvage (graou)de Nouvelle-Zélande.
Une charmante Ecossaise qui ne roulait même plus les R* (intégration oblige)mais tout de même à gauche nous a conduites jusqu'à Ti Anau. Pendant les 2h de route, elle nous a raconté comment elle est passée du commerce du vin en Ecosse à l'ouverture de sa propre exploitation viticole en Nouvelle-Zélande. Very interesting. Les temps sont durs pour les saisonniers qu'elle emploie pour les vendanges : avant c'était la pénurie (pour les viticulteurs) et les pires fainéants étaient assurés de trouver un travail (et de le garder!), mais depuis la crise, les travailleurs affluent des 4 coins du monde et se montrent sacrément motivés... les exploitants peuvent donc se permettre d'être un peu plus sélectifs dans le choix de leur main-d'œuvre.
Une fois à Ti Anau ( j'ai eu Ramazzotti dans la tête pendant 2 jours biscotte of le nom du village... j'espère vous passer mon « Ohrwurm ») (à propos de vers...), grande déception: la seule attraction du village, la « Glowworn cave »... était fermée pour cause de... devinez... d'inondation, bien sûr!
Je tiens à rassurer les amis des animaux/les ânes sensibles (ou nonimm): non non, les pauvres vers luisants ne sont pas morts noyés dans d'atroces souffrances après une longue agonie... le niveau de l'eau a certes augmenté dans la grotte, empêchant le bateau touristique d'y pénétrer, mais ne l'a pas complètement immergée. Les vers continuent à luire en toute intimité au plafond.
Nous sommes allées noyer notre déception (et non pas les vers) au seul cinéma du patelin. On va pas se plaindre, c'est déjà miraculeux qu'il y en eût un, qui faisait d'ailleurs 2 en un (cinébar): les boissons commandées à l'entrée nous étaient apportées par la guichetière directement à notre siège, équipé d'une petite tablette pour poser le verre ou la tasse. En une soirée, nous avons vu tous les films au programme pendant la semaine (voire le mois), dont un très impressionnant documentaire sur le Milford Sound où nous sommes allées le lendemain.
Rien que pendant le trajet (en camping-car, cette fois-ci) nous nous en sommes mis plein les yeux.
vue sur le lac Ti Anau
Le Milford sound étant un fjord accessible uniquement en bateau, figurez-vous que nous avons été obligées de faire une croisière de 2h (la vie est dure) pour en admirer toute la beauté sauvage:
d'imposantes cascades,


j'ai dû arrêter de filmer parce que je ne voulais pas que mon appareil photo finisse comme la Glowworm cave. Petit conseil pour visionner cette vidéo correctement: soit vous faites pivoter votre tête de 90 degrés vers la gauche, soit vous tournez votre ordi de 90 degrés vers la droite...

de menaçantes falaises

avant l'arrivée sur la mer et le demi-tour.


Au passage, nous avons croisé quelques spécimens de la faune locale.

ces phoques placides m'ont rappelé les petits vieux sur leurs bancs au bord de la route. 
Des dauphins ont fait des pirouettes sous nos yeux épatés mais je n'ai pas été assez vive pour les saisir en plein mouvement avec mon objectif. Le seul témoignage que j'aie, c'est cette lamentable vidéo où avec un peu d'imagination, on peut deviner en arrière-plan les mammifères acrobates.
(...) Petit problème technique: je ne parviens pas à charger la vidéo... il vous faudra donc BEAUCOUP d'imagination pour voir des dauphins sauteurs.
Quant aux pingouins que nous étions censées voir... ils étaient en pleine partie de cache-cache professionnel. Brgnourf(grognement de frustration).
En compensation, nous avons aperçu un kea dans la cour de l'hostel où nous avons passé la nuit.

Kekseksa? Un perroquet alpin, unique dans sa catégorie. Il n'est pas farouche pour un sou, et, comme une pie, se jette sur tout ce qui brille. Bien qu'il soit vert (ce que la photo de nuit ne met spécialement en valeur), c'est la bête noire des automobilistes: son jeu préféré consiste à gratter la peinture des voitures...
mieux vaut l'avoir en photo sur sa voiture... qu'en vrai sur sa voiture.

J'en reviens à cette fameuse auberge au milieu de nulle part.. Le moins qu'on puisse dire, c'est que nous avons été accueillies. A peines arrivées, nous nous sommes vu proposer du travail (ne riez pas) ou plutôt un deal par le jeune réceptionniste: logées-nourries contre... le nettoyage quotidien des toilettes. Pourquoi pas? Vu que ce n'était pas la haute saison et que l'hostel était quasiment vide, il ne devait pas y avoir grand-chose à nettoyer. Nous y aurions réfléchi à 2 fois si nous n'avions pas un planning serré à respecter pour cause de billet d'avion déjà acheté.
Une vue pareille de la fenêtre de la salle de bains commune donnerait presque envie d'y travailler...
Nous avons pris la « navette »pour aller au pub... autrement dit le réceptionniste nous a conduites au seul lieu de rassemblement et de restauration existant dans un périmètre de 100 km, près du départ des croisières. Conformément à nos attentes, nous étions les seules clientes à part le personnel local. Nous avons sympathisé avec l'équipe du Blue Duck autour d'une Guiness gratuite... et à volonté: ils n'arrivent pas à écouler les stocks d'une soirée qui a eu lieu il y a quelques semaines. Là encore, nous avons regretté de ne pas être plus libre dans notre emploi du temps... Il n'est pas difficile de trouver du travail apparemment,
Le lendemain, nous sommes retournées à Ti-Anau avec un Japonais venu en Nouvelle-Zélande avec son fils... pour 4 jours..Nous avons eu droit à une petite introduction à la lecture des lignes de la main, notre chauffeur cumulant les activités de chef d'entreprise et... diseur de bonne aventure (fortune teller) astrologue. Nous avons beaucoup apprécié ce mélange des genres.
Mike, le botaniste maori (barman dans ses heures perdues) qui nous hébergeait à Ti-Anau, nous a confirmé la Triste Nouvelle: les Glowworm caves n'étaient toujours pas visitables. En guise de consolation, il nous a préparé un excellent dîner: du « venison » (chevreuil) avec des cèpes qu'il avait cueillis lui-même.
ça n'a pas l'air très appétissant comme ça... mais ne vous-a-t-on jamais appris qu'il ne fallait pas se fier aux apparences?!
Le tout devant un bon feu de cheminée et un dessin animé néozélandais. Le feu de cheminée, une constante en NZ... pas étonnant, puisqu'il remplace le chauffage central. Une manière très écolo et -nomique de se chauffer. La seule chose, c'est qu'il faut avoir du bois... ce qui n'est pas un problème à la campagne mais peut devenir très cher en ville.
Le lendemain matin, après une initiation au coupage du bois,

quand je serai grande, je serai nouvelle bûcheronne zélandaise
nous nous sommes remises en route... pour le grand sud.
*ni du camion, private joke pour LN