Biodiversité : un réseau mondial d'experts va être créé

Publié le 15 juin 2010 par Bioaddict @bioaddict

Un "GIEC de la biodiversité" verra bientôt le jour

La création de l'IPBES devrait être définitivement actée à l'automne, par l'Assemblée générale de l'ONU en septembre à New York et lors de la conférence des parties à la Convention sur la biodoversité en octobre à Nagoya (Japon), qui devrait notamment décidé de son siège (le Brésil s'est notamment porté candidat).

Selon l'ONU, "le rythme actuel de perte d'espèces dû aux activités humaines est plus de 100 fois supérieur à celui de l'extinction naturelle".


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La biodiversité vient enfin d'être reconnue comme une préoccupation majeure. Après deux ans de débats par près de 90 pays, la création d'une expertise scientifique internationale sur la biodiversité, similaire au GIEC pour le climat, a été approuvée vendredi 11 juin 2010.

Cet accord, qui a été signé à Busan en Corée du Sud, prévoit ainsi la création officielle en septembre prochain d'un nouvel organisme intergouvernemental qui sera chargé de faire un bilan de l'état de la biodiversité dans le monde et de l'évolution de sa dégradation, en se référant à des études scientifiques indépendantes, réalisées par des experts reconnus dans leur domaine, et validées par des pairs.

Cette " Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services éco-systémiques " (IPBES), l'équivalent du GIEC, organisme chargé des recommandations sur les changements climatiques, fournira aux Gouvernements des recommandations consensuelles sur les mesures à prendre d'urgence, ou à renforcer, pour lutter contre la disparition d'espèces animales et végétales : culture et élevage biologiques; limitation, voire suppression des pesticides de synthèse; meilleure gestion de l'étalement urbain; création de zones protégées; protection spécifique d'espèces vitales pour l'avenir de l'humanité, comme les abeilles...

Une étape majeure et historique

L'inscription de la biodiversité dans l'agenda politique international est une étape majeure et historique. Les signataires de l'accord se sont même auto-proclamés des Héros.

Mais que va peser la volonté des responsables politiques, souvent réelle et sincère, de défendre les écosystèmes et la biosphère dans le contexte actuel qui privilégie le court terme et l'économie ? Auront-ils le courage et la lucidité de freiner le développement de la consommation pour sauver la biodiversité ? Eh bien peut-être que oui! C'est ce que pense Yann Moulier Boutang, Professeur de sciences économiques à l'Université de Compiègne... Et il l'explique dans un ouvrage qu'il vient de publier aux Editions Carnets Nord : " l'Abeille et l'Economiste ".

La leçon de l'abeille à l'économiste

Selon lui l'écologie va s'imposer face aux autres objectifs que l'homme s'est jusqu'à présent fixés. Et c'est l'abeille qui pourrait servir de modèle d'organisation. L'économie de demain serait dominée par ce qu'il appelle " l'économie pollen ", une économie à l'image de l'abeille généreuse et disciplinée, capable de produire de la nourriture, pour toute la communauté, mais aussi de diffuser gratuitement la vie grâce à la pollinisation, sans laquelle les plantes resteraient totalement stériles, et disparaitraient. Le développement économique capitaliste ne serait donc plus qu'un objectif intermédiaire.

Masse critique

Les changements ne surviennent que lorsqu'une masse critique suffisante est atteinte. La crise financière, la crise monétaire, les crises écologiques à répétition, et de plus en plus graves (celle de la marée noire du Golfe du Mexique est qualifiée par Barak Obama d'équivalente à la catastrophe du 11 septembre 2001), sont des indicateurs qui annoncent, selon Yann Moutier Boutang, un " changement sytémique " en faveur de l'environnement.

La prise de conscience, aux plus hauts niveaux, par les politiques du monde entier, de l'importance planétaire de l'écologie, du bio, du développement durable, de la lutte contre le réchauffement climatique, et maintenant de la préservation de la biodiversité, peut nous laisser espérer que cette masse critique va peut être finir par entrainer les changements espérés.

Hervé de Malières