Chronique d’un naufrage annoncé

Publié le 18 juin 2010 par Ptimek

La France se lève avec la gueule de bois ce matin, après avoir vécu une soirée cauchemardesque aux relants de France-Bulgarie 93. Les Bleus n’ont pas été à la hauteur des espérances et ont sombré (0-2) face à une équipe du Mexique entreprenante.

Echec tactique

Raymond Domenech a confirmé ce qu’on savait depuis 2008, à savoir que les diplômes ne font pas l’entraîneur. Comment peut-on laisser autant de pouvoir entre les mains d’un seul homme (incompétent) ? Comment peut-on se prétendre tacticien quand à la veille d’une Coupe du Monde on chamboule le schéma tactique du jour au lendemain. ? Comment peut-on aligner autant de fois d’affilé une équipe (qui perd). Comment peut-on continuer à faire jouer des joueurs à des postes qui ne sont pas les leurs ? Trop de questions qui resteront sans réponse, dans le coin de la tête de Raymond Domenech.

Echec individuel

Les joueurs, si talentueux avec leurs clubs (à une ou 2 exceptions près), ne sont que l’ombre d’eux même en sélection. L’envie, la rage, l’engagement,  le mental tout ce qui fait un joueur de haut-niveau et tout ce qu’on a pas vu chez les Bleus, sont autant de carences criantes sur la scène internationale.
Sidney Govou et Nicolas Anelka cristallisent à eux seuls cet échec individuel.
Sidney Govou, qui participe à une Coupe du Monde en tant que choix par défaut, lui que l’OL cherche à vendre depuis plusieurs saison. Jamais percutant, on retiendra surtout son raté devant le but uruguayen en match d’ouverture. Pendant le match, il a joué à cache-cache avec Nicolas Anelka, se retrouvant très souvent avant-centre.

Nicolas Anelka, quant à lui, a prouvé qu’on pouvait jouer en équipe de France et n’en faire qu’à sa tête. Avec lui en pointe, la France joue sans attaquant ! Il est partout mais jamais à sa place. Sa nonchalance exaspère au plus au point !

Eric Abidal, enfin, a fini de prouver que défenseur latéral et défenseur central sont deux métiers complétement différents. Il couvre Hernandez sur le premier but, ne maitrisant vraisemblablement pas la règle du hors-jeu. Enfin, c’est lui qui offre la crucifixion de la France en taclant stupidement Barreira dans la surface. Squillaci et Planus peuvent nourrir des regrets quand on voit le piètre niveau de la défense centrale.

Echec collectif

On savait que cette équipe de France n’en était pas une d’équipe. Les clans, la jalousie et les luttes de pouvoir ont pourri le groupe bien plus que ne l’a fait la presse ou Rama Yade depuis des semaines.
L’échec collectif s’est illustré par la sollitude de Jérémy Toulalan au milieu. Le lyonnais s’est démené comme il a pu, pour ratisser un maximum de ballons au centre, pendant que ses coéquipiers marchaient tranquillement. Abou Diaby, impréssionnant face à l’Uruguay, a montré ses limites dans une match couperet.

Jamais les joueurs n’ont semblé vouloir jouer ensemble, à l’image d’un Ribery qui a une nouvelle fois cherché à faire la différence seul. Les bruits de couloirs laissent entendre que les cadres ont eut la peau de Gourcuff en faveur d’un retour de Malouda. Si le guyanais a été au niveau, percutant comme à Chelsea, l’absence du meneur bordelais a été préjudiciable dans l’alimentation de ballons offensifs. On ne va pas refaire la composition d’équipe mais il y a manifestement un manque de liant entre des joueurs qui ne semblent pas s’entendre entre eux.

Tout à reconstruire

Voici certainement la meilleure chose qui pouvait arriver au football français, que cette future élimination précoce de la Coupe du Monde 2010. Le nouveau sélectionneur pourra prendre le temps de rebâtir un groupe sur des bases saines. Espérons que les responsables prendront leur responsabilités, à savoir le comité de direction de la Fédération Française de Football, pour avoir maintenu Raymond Domenech après la débâcle de l’Euro 2008.
Le Football français avait besoin d’un électrochoc pour pouvoir repartir de plus belle. Exit les joueurs à l’égo surdimensionné, exit également ceux qui ne « mouille pas le maillot ». Le coup de Karchër propre à notre président devra être utiliser sans modération car trop de joueurs sont restés sur le carreaux pendant que des imposteurs (comme le titre l’Equipe ce matin) se sont rendus en Afrique du Sud. Merci à Anelka, Gallas, Henry, Govou, Abidal, … il est désormais temps de laisser la place à des joueurs qui en veulent, des Valbuena, des Diaby, des Gignac, des joueurs qui ne sont peut-être pas les plus forts individuellement mais qui ont la rage de vaincre …et qui eux y croient encore.

Si mathématiquement la France n’est pas encore éliminée, il est intéressant de noter les attitudes navrantes du staff et des joueurs interrogés qui parlent de miracle ou de vol retour. Pour rappel, la France devra gagner au moins (4-0) face à l’Afrique du Sud et espérer que les 2 équipes hispaniques ne fassent pas match nul !