Memnoch le démon, Anne Rice

Par Wellreadkid

Auteur reconnu et célèbre, Anne Rice s’est penchée sur le thème des vampires, des fantômes, des sorcières et des anges, et s’est déjà essayée à mélanger les sujets, avec « Merrick » qui allie les vampires et les sorcières. Dans « Memnoch le démon », Anne Rice met en scène notre vampire préféré, Lestat dans une perspective différente, s’éloignant du vampirisme pour donner dans la théologie.

Vampire impie et sans vergogne, Lestat erre sur terre depuis plus de deux cents ans, et a fait les quatre cents coups. Transformer une enfant de cinq ans en vampire, ou encore sa propre mère, assassiner des gens, réveiller les anciens, se faire voler son corps et redevenir humain ne sont que des exemples de ses nombreuses provocations à l’égard d’un Dieu. Mais jusque là, Lestat n’a jamais cru ni en Dieu, ni en Satan.

Au début de ce cinquième tome des Chroniques des vampires, Lestat s’est pris d’affection pour un dealer de drogue amateur d’art et pour sa fille, télévangéliste séduisante et les suit de loin, observant des scènes de leur vie, en attendant de bondir et de ravir la vie et le sang du père. Mais, alors qu’il espionne ces deux humains, il se rend compte qu’on le suit. Effrayé par les bribes qu’il perçoit de ce mystérieux observateur, Lestat se pose des questions…Se pourrait-il que ce soit…le Diable ?

Malgré tout le respect que j’ai pour Anne Rice et l’engouement que j’ai éprouvé pour la plupart de ces autres livres, je me suis vraiment ennuyée à la lecture de ce livre, en venant à oublier que Lestat en était le narrateur, et pourtant, dieu sait que j’aime Lestat. Mais comment reconnaître en Lestat ce vampire pleurnicheurn et bien trop vantard ? A vrai dire, Anne Rice s’est, je crois, trop éloigné des vampires. Au fond, nous n’avions pas vraiment envie de savoir si dans la réalité dans laquelle Lestat évolue, un Dieu existait. Alors, Lestat qui rencontre Dieu, boit le sang du Christ et assiste à sa passion, je suis désolée, mais c’est trop démesuré, trop « too much ». Les questions théologiques étouffent l’histoire, qui se résume presque à un dialogue entre le Diable, qui n’a rien de diabolique et Lestat, qui n'a plus rien du Lestat que j'ai connu. On est tenté de sauter des pages tant c’est lourd. Memnoch n’a aucune prestance.

Je suis consciente que mettre en scène des personnages comme Dieu ou Satan est très difficile. Je ne suis même pas sûre qu’on puisse s’y atteler sans tomber dans les clichés. Athée convaincue, je dois avouer que je suis plus intéressée par la mythologie des vampires, avec Akasha, Maharet et compagnie, que par un éventuel Satan cherchant l’aide de Lestat (ce qui est déjà bien improbable comme ça). En somme, de très loin, le moins bon livre d’Anne Rice. Que s’est-il passé ?