Critique : "Le caméléon"

Par Dime

LE CAMELEON

De Jean-Paul Salomé

Avec Marc-André Grondin, Emilie de Ravin et Famke Janssen


Mon avis : «

Comme pour "Restons Groupés" et "Les braqueuses", c’est un fait divers qui a inspiré au réalisateur Jean-Paul Salomé son nouveau long métrage. "Le caméléon" relate en effet la vie incroyablement mouvementée de Frédéric Bourdin, imposteur de haut vol qui s’est bâti au fil de ses rencontres une quarantaine d’identités distinctes dont la base est toujours la même. Celle d’un enfant abandonné, maltraité, bafoué. L’usurpation d’identité est un sujet plutôt intéressant qu’ont emprunté de nombreux cinéastes et romanciers (dont Amélie Nothomb dernièrement avec Le fait du Prince). Seulement, tous ne se concluent pas par un résultat réussi, et ce caméléon que nous propose Salomé fait partie des ratés du genre. Le long métrage, qui suit le parcours de Nicholas Mark Randall, jeune homme qui retrouve sa famille quatre ans après avoir (soi disant) été enlevé par les membres d’une secte, se démarque surtout par l’ennui constant qu’il déverse sur son passage. Le brillant Marc-André Grondin, révélation foudroyante de "C.R.A.Z.Y.", trouve ici son rôle le moins passionnant. Mal dirigé, pas toujours convaincant, le comédien québécois se débat comme il peut, comme le reste du casting (à l’exception de la prestation déplorable d’Emilie de Ravin), pour donner une consistance à une histoire qui n’en manque pourtant pas. La mise en scène, sans style, sans envergure, plombe le récit et engonce les personnages dans des misères universelles qui n’émeuvent jamais. Il vous faudra vous armer de patience pour entrevoir, à quelques rares instants, certains éclats infinitésimaux. Qu'on se le dise, ce caméléon ne garde que la couleur de sa fadeur.