Pas touche à la Caisse des Dépôts !

Publié le 12 décembre 2007 par Cabinetal

De manière rampante, on lit, ici et là, la tentation de l'Exécutif de s'emparer de la Caisse de Dépôts. On peut comprendre que dans sa cessation permanente de cessation de paiement, il ne sache même plus quel opérateur il envisage de dépouiller. Il demeure que c'est déjà à la suite de la faillite de l'Etat et de son Exécutif que cette caisse a été crée. Pour que funeste passé ne se reproduire jamais, l'ordonnance de 1816 plaçât la Caisse sous la protection du Parlement. Ce dont il s'acquitte avec soin, dignité et responsabilisé depuis l'origine. Le rapport récemment confié à une haute personnalité comme Michel Camdessus vise, à l'évidence, à tenter de sortir de cette tutelle du Parlement pour permettre à l'Exécutif de prendre enfin la main sur l'Etablissement et surtout sur la manne d'épargne disponible. Cette hypothèse est impossible. Inacceptable. Elle ferait exploser immédiatement toutes les majorités. Elle scellerait une rupture grave entre l'Exécutif et le Parlement, créerait une crise politique sans précédent, et sans doute compromettrait gravement les chances du quinquennat et du gouvernement. Espérons que la sagesse l'emportera. Encore que ce sera un vrai test pour le Parlement de sa capacité à marquer sa place et son autorité dans les institutions. A défaut, il vaudrait mieux qu'il rende son tablier, avant qu'on ne lui enlève !

Voici une petite escarmouche hier soir, en séance publique, sur le sujet :

M. Alain Lambert. - Il est émouvant de voir nos collègues de l'opposition se préoccuper enfin d'épargnants qui ne comptent pas parmi les plus modestes. Ils témoignent ainsi d'une forme de compréhension économique pleine de promesses pour l'avenir ... (Sourires)

J'ai le plus grand respect pour M. Camdessus, dont la pensée démocrate-chrétienne a pu m'inspirer ; je ne doute pas qu'il soit bien plus intelligent que les parlementaires, mais je crains qu'il n'ait pas leur pratique de la vie réelle ... Si l'on ne peut qu'être favorable à la banalisation du livret A -pourquoi refuser aux épargnants de déposer leur livret dans l'établissement le plus proche de chez eux ?- il faut préserver absolument la centralisation de la collecte. Le livret A est un formidable instrument de transformation de l'épargne à court terme en épargne à long terme. Je ne suis pas sûr que M. Camdessus, qui est pourtant un esprit plus élevé que nous, ne se prononce pas en défaveur de cette centralisation.

Je remercie M. le rapporteur général, il est toujours bon de faire de la pédagogie en chatouillant quelques tabous ...