Intermarché et les Mousquetaires descendus sur France inter dans Service Public.

Publié le 12 décembre 2007 par Quotidiendurable

Autant j'emets des réserves sur le futur de Natureo, le nouveau supermarché écologique sur Chartres, autant je trouve que la manière dont intermarché s'est fait descendre ce matin sur France Inter dans l'émission service public est à la limite de l'honneté intellectuelle.
Je suis rarement tendre avec la grande distribution, je trouve néanmoins qu'elle a bon dos, comme je l'écrivai il y a quelques temps

Si on écoute certains, on peut avoir le sentiment que tous les maux de notre société de consommation sont à imputer à la grande distribution.
Ma famille est très impliquée dans la grande distribution, si je ne partage pas toujours l'avis de mes cousins  oncle etc..., la plupart sont des entrepreneurs,des indépendants qui ont monté leur entreprises pour répondre à une demande du marché et qui sont loin d'être des 'pourris'.
J'essaie de les sensibiliser à plusieurs nouveaux projet, ils écoutent avec intérêt, ils font même quelques tentatives,  mais ils n'agissent pas encore en masse car leur clients ne sont pas intéressés.
Coluche avait dit un truc du genre " et dire qu'il suffirait qu'on n'achète pas pour que ça ne se vende pas".
J'adhère à 100%, on ne peut pas cracher sur la grande distrib et comparer les prix au centimes près quand on achète ses carottes.
Nous sommes enchainés ? et oui (encore Coluche), " la société est une chaine ! Salut les maillons !"

Je vous laisse écouter l'émission si vous le voulez.
Je relève plusieurs points qui m'ont choqués. Je passe sur les questions de savoir si les faits sont justes ou non, si on parle de 10 cas particuliers ou de la majorité etc... Je relève juste quelques points qui montre qu'il y a bien plus qu'un parti pris....
On parle de dépression, de risque encourus, de stress terrible, de pertes financières pour les pauvres petits entrepreneurs, de longues journées de travail, de cancer !!!...... Il me semble bon de rappeler qu'entreprendre comprend des risques, quelque soit le secteur. Des risques financiers, mais surtout des risques humains.
Avant d'entreprendre, quelque soit le projet, économique ou non, il convient de se poser la question:" que suis-je prêts à perdre ?".  Suis-je prêts à affronter ce défi ?
Stigmatiser une  enseigne,  à ce sujet me semble  démontrer une méconnaissance totale de la réalité de l'entrepreunariat.
Le journaliste cloture par "à qui cela profite-t-il ?" Genre à qui profite le crime... 
Et bien figurez vous que là, justement il y a une particularité chez Intermarché, comme chez U et Leclerc, il me semble.
1 - les entrepreneurs sont propriétaires de leur affaire
2 - les actionnaires du groupement ont tous un magasin. Quand on vend son magasin on est prié de vendre ses parts...
Les journalistes parlent de contrats bouclés dans tous les sens au profit du groupement etc...
Je pense qu'ils n'ont pas tord (je crois d'ailleurs que les journalistes n'ont pas menti lors de cette emission, c'est la manière de rapporter les faits qui me choque).
En revanche il serait bon de se demander pourquoi ces contrats sont-ils bouclés à ce point ?
Voici un exemple, pas précis du tout, de mémoire. Quand Intermarché a voulu s'implanter dans la péninsule ibérique ils ont soutenu une dizaine de magasins. Un beau jour, l'ensemble de ces magasins a été vendu à la concurrence. D'un coup d'un seul. Depuis, le groupement met des clauses un peu plus sérrées dans ses contrats.
Enfin voilà, tout cela pour dire que je suis loin de soutenir la grande distribution, mais que je ne supporte pas du tout la stigmatisation, quelqu'elle soit. Je pense aussi en effet que le groupement des mousquetaires est certainement victime (active) des mêmes dérives que la plupart des entreprises. Je crois qu'il y aurait un grand intérêt à avoir un débat de fond sur la grande distribution, pas tant sur la pratique que sur notre mode de consommation.
Grande distribution signifie standardisation et volume à outrance. Je pense que les volumes sur un produit unique apportent plus de mal que de bien. Je pense que les produits standards font mal à tout le monde. Du fabricant au propriétaire du produit qui essaie de se standardiser lui même en possédant ce que tout le monde possède.
Et nous, comment réagissons nous quand nous achetons ?
Après avoir plébiscité massivement les grandes surfaces tout en changeant de crêmerie dès qu'on trouvait un produit 4 centimes moins cher ailleurs, sommes nous prêts à participer de ce changement que nous demandons ?
Service Public, j'étais très content et fier qu'un bureau sur la terre soit cité dans votre émission vendredi. Je vous en suis reconnaissant.
Et bien que j'ai un parti pris familial, je trouve nulle votre prestation d'aujourd'hui.
Je crois que la pensée unique et réductrice fait mal, y compris quand elle vient d'un journaliste.