la couronne verte

Par Clarinette

Trois jeunes filles partent au Mexique dans un hôtel où les adolescents américains vont traditionnellement se défouler avant d'entamer leurs études unversitaires. C'est la première fois qu'elles partent seules à l'étranger sans leur enourage familial.

Anne et Michelle décident de suivre un inconnu beaucoup plus âgé qu'elles qui les emmène visiter une pyramide, un lieu sacré où l'on pratiquait des rites sacrificiels étranges.

Elles vont y vivre une aventure dont elles ne sortiront pas indemnes.

Au-delà du roman noir, il y a les pensées

des jeunes filles sur l'endroit où elles se trouvent, sur le contraste entre la futilité et la superficialité de la jeunesse qui est là pour s'étourdir par tous les moyens : soleil, alcool, drogue, sexe...Cette jeunesse est décrite comme un amas de chair dénudée et brûlée par le soleil. Et l'hôtel est un lieu constitué de couleurs criardes, de sons assourdissants, de lumières aveuglantes...Mais tout cela semble dérisoire et éphèmère face à la puissance mystérieuse de la forêt millénaire qui l'entoure. 

Le temple que les deux adolescentes vont visiter se trouve au coeur d'une jungle vierge et luxuriante qui paraît sauvage et inquiétante. Mais la sauvagerie n'est pas forcément là où on l'attend...

J'ai lu ce roman en quelques heures. La plume Laura Kasischke dégage une poésie et une magie irrésistible et envoûtante. Un roman qui m'a captivée.

extrait : "Les gens qui vivaient ici depuis des siècles, avant l'invention du moteur, des avions, se trouvaient au bord d'un vaste océan, isolés dans un monde étrange et ancien, où les vagues venaient mourir sur la rive de la même manière qu'elles le faisaient depuis qu'il y avait des humains pour les écouter.

Depuis plus longtemps encore. Beaucoup plus longtemps.

Ce ciel et cette mer ne servaient pas uniquement de décor à l'Hôtel del Sol. Ils ne faisaient pas qu'offrir  une plage où jouer à des bandes de jeunes Américains.

Après tout, ces gamins ne représentaient qu'un instantané, une foule d'étudiants, ivres et bronzés sur une plage. certains tenaient des bouteilles de bière ou desz gobelets en plastique dans lesquels flottait un morceau d'ananas ainsi qu'un parasol miniature. Ils riaient. d'autres arboraient un piercing au nombril qui brillait au soleil. Tout cela ne durait qu'une fraction de seconde.

PLus tard, ces clichés seraient enterrés, les hôtels seraient rayés de la carte. La jungle regagnerait l'océan et le langage serait oublié."



La couronne verte, Laura Kasiscke, Le Livre de Poche, 219 pages.