Nutella dans le collimateur du Parlement européen

Publié le 29 juin 2010 par Rim

UN PRODUIT MYTHIQUE et plus de 40 ans d'histoire et de plaisir. Depuis sa création, Nutella a su conquérir un à un le cœur des Français et devenir la marque alimentaire préférée des Français ! C'est ainsi que Ferrero présente sa pâte chocolatée à tartiner.

Il n’était pas nécessaire d’attendre l’union européenne qui dénonce dans une étude récente ce qu’elle appelle « l’absence de conformité du Nutella aux nouvelles normes nutritionnelles ». Il n’est pas nécessaire non plus d’avoir un doctorat de nutrition pour constater que ce pot contient des ingrédients peu diététiques et potentiellement néfastes.

Après « le bonheur à tartiner » d’hier, la marque réjouit nos promesses d’avenir avec « il en faut de l'énergie pour être un enfant ». Dans son obsession d’hygiéniser nos comportements alimentaires et autres, nos conduites, le parlement européen s’apprête à se mêler à ce qu’on mettre sur nos tartines, dans le souci de lutter contre, entre autre, l’obésité.

Je suis une farouche opposante au message de Ferrero qui voudrait nous faire croire que faire des enfants épanouis et en parfaite santé physique passe par sa pâte à tartiner. Le comble c’est que la publicité inclus ce produit dans ce qui est considéré être un repas équilibré (petit déjeuner, goûter) : Un fruit, un laitage et deux tartines de Nutella…

Regardons de près la composition du Nutella: Sucre, huile végétale, noisettes (13%), cacao maigre (7,4%), lait écrémé en poudre (6,6%), lactosérum en poudre, émulsifiant (lécithine de soja), arôme.

Valeur énergétique pour 100 gr : 538.2 Cal - Alcool : 0 g - Protéines : 6.8 g - Lipides : 31 g - Glucides : 56 g dont Sucres totaux : 55 g - Fibres alimentaires : 4 g - Calcium : 120 mg - Magnésium : 70 mg - Phosphore : 172 mg - Sodium : 30 mg - Vitamine E : 6.6 mg (Tocophérols) - Vitamine B12 : 0.54 µg (Cobalamine) - Acides Gras Saturés : 10.3 g - Acides Gras Trans : 0.06 g - Acides Gras MonoInsaturés : 17.3 g - Acides Gras PolyInsaturés : 3.4 g
L’huile végétale est celle de palme, connue pour ne pas être la meilleure pour la santé. Les sucres rapides constituent 55 (pour 100 g) et donc l’équivalent de ce qu’apporte une même quantité de confiture. Les lipides, 31 g pour 100, restent une quantité importante même si d’origine végétale. Sucres rapides et lipides sont deux facteurs de risque importants de l’obésité et d’autres troubles métaboliques. Ensemble, leurs effets délétères sur la santé sont amplifiés. Une bonne façon d’offrir à son enfant la « green card » vers l’obésité et tous les problèmes de santé physique et psychologique qui en découlent.

Mais la solution n’est pas obligatoirement dans un fondalisme nutritionnel qui engloutira forcément le consommateur dans un nouveau flou chimique, ni dans le martèlement médiatique destiné à nous rendre, en tant qu’adultes, plus responsables envers notre organisme à travers ce que nous consommons.

Ceux qui comme moi ont eu la chance de regarder quelques émissions matinales destinées aux enfants constateront l’ampleur du harcèlement publicitaire. Des produits -réputés non conformes aux besoins de notre organisme et favorisant massivement les troubles du comportement alimentaire, l’obésité et les maladies qui en découlent- pullulent sans cesse, destinés à réjouir les enfants. Bien sur on retrouve en bas de l’écran, en miniature, la fameuse phrase qui énerve et qui est censé nous « apprendre » à manger sainement. Une attention des pouvoirs qui est loin de toucher un enfant souvent incapable de déchiffrer cette fameuse recommandation, et dont le seul centre de son univers devient ces produits qu’il réclamera par la suite à ses parents. C’est là où il faudrait savoir dire non, nous diront ceux qui prennent soin de notre santé à notre place. Une politique très malsaine qui nous formate depuis tout petit à devenir des consommateurs invétérés de différents produits nuisibles, en faisant éloge, en couleurs et en chansons, et leurs bénéfices inexistants que pour le compte du producteur.

Ne faut-il pas plutôt plancher sur une loi qui réglementerait la diffusion de ces publicités, quittes à les interdire au moment où le spectateur n’a guère que quelques années ? Certes se serait plus rentable sur le plan santé. Ça le serait beaucoup moins pour l’argent qui rentre dans les caisses et des grandes marques et de l’état. Une fois de plus, ce n’est que du sable qu’on nous met dans les yeux.