Uruguay - Ghana : Le quart des outsiders

Publié le 01 juillet 2010 par Supra

Des quatre quarts de finale, celui-ci est sans doute le moins séduisant sur le papier. Malgré tout, il présente de nombreux intérêts. Qui de l'Uruguay ou du Ghana gagnera sa place dans le dernier carré ? Pour répondre à cette question, faisons un état des forces et des faiblesses des deux équipes et retraçons leur parcours depuis le début du mondial.


L'Uruguay, une défense intraitable et deux attaquants redoutables
L'Uruguay, c'est avant tout le mélange d'une défense intransigeante, d'une grinta légendaire, d'une grande polyvalence et d'une qualité technique typiquement sud-américaine. Loin d'être l'équipe la plus crainte du chapeau 3 où se trouvait notamment le Cameroun, la Côte d'Ivoire et... le Ghana, la Céleste a malgré tout terminé en tête de son groupe, totalisant deux victoires et un nul, sans concéder le moindre but. Le huitième de finale contre la Corée du Sud reflète parfaitement les qualités des Uruguayens : très regroupés dans leur camp, n'offrant que très peu d'espaces à leurs adversaires, ils ont profité des erreurs et de la maladresse des Sud-Coréens, ainsi que de leur duo d'attaquants, pour s'imposer. En effet, outre leur défense inébranlable et leur entrejeu puissant, les hommes d'Oscar Tabarez peuvent compter sur leurs deux meilleurs éléments, à savoir Diego Forlan et Luis Suarez, auteurs de cinq des six buts de leur équipe depuis le début de la compétition. Loin d'être géniale et encore moins spectaculaire, cette équipe n'en reste pas moins très complète et redoutable. La preuve, elle accède à son premier quart de finale depuis 1970. Cette année-là, elle avait terminé quatrième de la compétition.

Le Ghana, une fougueuse jeunesse encadrée par des anciens
Sortie en deuxième position d'un groupe assez relevé grâce notamment à une victoire contre la Serbie, le Ghana continue sur sa lancée des dernières années. Après le huitième de finale de 2006, conjugué au titre mondial chez les moins de 20 ans, et la finale de la CAN 2010, cette équipe atteint pour la première fois de son histoire un quart de finale de Coupe du Monde. Et ce n'est pas dû au hasard. Samuel Eboue Inkoom, Jonathan Mensah, Anthony Annan, Kwadwo Asamoah, Kevin-Prince Boateng, André Ayew... Tous ces joueurs ont entre 19 et 23 ans et montrent déjà de belles qualités. De son côté, l'attaquant vedette des Black Stars, Gyan Asamoah, est considéré à seulement 24 ans et en l'absence de Michael Essien, comme l'un des leaders de l'équipe. Jouant avec fougue et sans retenue, ces jeunes joueurs sont encadrés par des anciens, pas toujours au mieux physiquement, mais dont l'expérience et le vécu sont indispensables au groupe. C'est notamment le cas du gardien Laryea Kingston, des défenseurs John Mensah, Hans Sarpei et  John Paintsil, ou encore du milieu de terrain Stephen Appiah. Une harmonie s'est progressivement mise en place, et ce en grande partie grâce au sélectionneur serbe Milovan Rajevac, rapidement jugé comme étant l'homme de la situation.

Une opposition de style
L'Uruguay et le Ghana sont, aujourd'hui encore, classés au rang de simples outsiders du mondial. Mais vendredi soir, l'une de ces deux équipes aura l'opportunité de valider son billet pour le dernier carré et pourra alors logiquement croire au sacre final. Difficile de donner un favori entre ces deux nations pour qui l'objectif initial consistant à passer le premier tour est déjà atteint. Une chose est sûre, le Ghana sera soutenu par tout un pays. Que dis-je, par tout un continent qui voit en cette nation son dernier représentant pour la première Coupe du Monde de football se déroulant sur son sol. Néanmoins, l'Uruguay a montré une impressionnante solidité défensive et peut s'appuyer sur ses deux talents offensifs pour faire la différence. Potentiellement supérieur, le Ghana devra donc se méfier, ne pas se décourager s'il ne parvient pas à franchir le mur dressé par les Sud-Américains et ne surtout pas commettre d'erreurs dont n'hésiteraient pas à profiter Forlan et Suarez. Une équation difficile à résoudre, mais loin d'être impossible. Bref, une véritable opposition de style qui laisse planer le doute quant à son issue.

*Article écrit pour le concours Scoop du Monde