La déliquescence de la France ? faisons plutôt les gros titres sur les départs en vacances…

Publié le 02 juillet 2010 par Fred Desbordes

Juin nous a mis en haleine avec le feuilleton des bleus, leur coupe du monde raté, leur lynchage médiatique et la fameuse enquête parlementaire.
Juillet déboule vite avec ce psychodrama à la française “Liliane Bettencourt and Co - corruption, évasion fiscale et drame familial”.

Plus rien ne m’étonne. Ce matin, l’avocat de l’ancienne comptable de madame Bettencourt nous apprend qu’elle versait 50 000€ par semaine à différentes personnalités, vraissemblablement une flopée d’hommes politiques. Plus rien ne m’étonne. Ou peut-être si, le traitement journalistique des médias nationaux à l’égard de ces infos et leur peu de recul. C’est une course au scoop sans fond, où le fond de l’information n’a plus de valeur.
C’est à qui balancera le plus gros tuyau et s’en nourrira artificiellement, s’en gorgeant encore et encore pendant, allez… quelques heures ?

La chute des bleus comme reflet d’une France repliée sur elle-même, égotique, narcissique et hautaine. Que penser en voyant la joie de vivre de ces équipes de l’Argentine et du Ghana ?
L’affaire Bettencourt comme le symptôme d’une France affairiste, corrompue et omnibilée par le pouvoir ? On préfèrera se repaitre des frasques de ces avocats stars qui occupent le micro, se focaliser sur l’île d’Arros. Du folklore journalistique pour nous contenter, nous, pauvres petits français, en proie à la crise économique, à priori plus interessés par nos vacances et les prédictions de Bison Futé que par la déliquescence de notre pays.

C’est en tout cas, ce que veulent nous faire croire les médias. Car il y a fort à parier que d’ici samedi, Pujadas et autres confrères titrent sur “les grands départs”, bons vieux marronniers de la profession, qui ressortent tous les ans à la même époque. A la longue, on finit par se lasser de cette non-info permanente.

Tout au plus, pouvons apprendre, par-ci par-là, que le collectif de hip-hop français “La rumeur”, vient de gagner définitivement son procès contre le ministère de l’intérieur. 8 ans de procédure où il furent blanchi à chaque fois, le ministère déposant recours sur recours. Est-il utile de préciser qu’à l’origine ce fut Nicolas Sarkosy, himself, alors ministre de l’intérieur qui déposa contre ce groupe pour “diffamation” ?
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Et que dire de ce coup de balai magistral, opéré par Jean Luc Hees, président de radio france, qui vire sans ménagement Didier Porte et Stéphane Guillon ? Etrange, quand on sait qu’ils sont dans le collimateur de l’Elysée depuis un bon moment déjà…
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De tout cela bien sûr, il en est si peu question.
Encore une fois, quand j’allumerai ma télé, j’aurai droit aux sempiternels embouteillages et vues imprenables sur le périph’ parisien tout bouché. Et je m’en fout complètement…