Prologue du Tour de France : Cancellara sans surprise

Publié le 03 juillet 2010 par Jeanpaulbrouchon

Une fois de plus le suisse Fabian Cancellara (Saxo Bank) s’est imposé dans une épreuve contre la montre, en l’occurrence le prologue du Tour de France, devant une foule estimée à 600 000 spectateurs. C’est la 37ème victoire du suisse dans ce genre d’exercice.

Cancellara, sur une route partiellement asséchée après un orage, a dominé l’épreuve sans jamais donner le moindre signe de fatigue. Dix secondes lui ont suffi pour tenir à distance le jeune allemand Tony Martin (HTC Columbia) qui a longtemps occupé la première place provisoire du classement et a finalement terminé à la deuxième place.

Cancellara- nullement éprouvé psychologiquement par les rumeurs de machine à assistance électrique dont on dit qu’elle lui aurait été d’une aide efficace lors de ses victoires dans Paris-Roubaix et le Tour des Flandres - démontre qu’il est bien le meilleur dès que le chronomètre est en jeu. Tout de suite après avoir franchi la ligne d’arrivée, il a confié sa machine aux commissaires de l’UCI pour un passage au scanner comme bien d’autres bicyclettes utilisées lors de ce prologue.

Cancellara a particulièrement préparé ce prologue. Reconnaissances multiples et surtout une dernière peu avant son départ, uniquement pour étudier l’état de la route, pour mémoriser les parties sèches et les parties humides.

Mais la grande leçon de ce prologue est la performance réalisée par Lance Armstrong, quatrième à 22 secondes seulement du vainqueur du jour. L’américain est en bien meilleure forme qu’annoncée. Il devance tous les candidats à la victoire finale et notamment Alberto Contador qui, pour n’avoir pris qu’un minimum de risques, termine à la sixième place à 5 secondes de celui qui fut l’an dernier son partenaire au sein de la formation Astana.

Nul doute que la performance d’Armstrong va faire réfléchir plus d’un Etat-major.

L’Américain est-il alors meilleur que l’an dernier ? Difficile à dire. Pour les uns, la réponse est positive. Pour les autres, il ne s’agissait que d’un prologue de 8,9 km et ce sera une autre histoire lorsque le Tour prendra de la hauteur. Mais la performance est là, nette dans sa réalisation.

Si l’on se réfère au temps d’Armstrong, on constate qu’après les premiers tours de roue, il devance donc Contador de 5 secondes, alors que l’Espagnol avait toujours dominé dans les contre la montre l’Américain l’an dernier. Mais surtout il repousse Cadel Evans à 17 secondes, Carlos Sastre à 32 secondes, Basso à 33 secondes, Wiggins (qui a choisi le mauvais moment pour effectuer ce prologue) de 34 secondes, et les frères Schleck de plus de 40 secondes (35 pour Frank et 47 pour Andy).

Les trois étapes qui viennent - celle du bord de le Mer du Nord avec la traversée des polders, puis celle de la traversée de la Wallonie avec ses côtes abruptes et enfin celle des pavés pour le retour en France - seront celles de tous les dangers pour beaucoup. Peut-être pas pour Armstrong qui vient de retrouver ses jambes d’antan sur des parcours plats mais pour d’autres qui dès ce début de Tour vont devoir redoubler de vigilance et déjà donner le meilleur d’eux-mêmes.

Lorsque le parcours de ce Tour avait été dévoilé, j’avais intitulé ma chronique «  Autopsie d’un Tour atypique ». L’avenir va nous prouver que ce Tour s’annonce bien comme étant atypique. Pour l’heure, il ne ressemble à aucun autre et seulement 8,9 km ont été couverts.

Cancellara est cependant bien parti pour conserver son maillot jaune durant quelques jours.

Quant aux coureurs français, le meilleur d’entre eux n’est autre que l’appelé de la dernière heure, Damien Monier, vainqueur pour la première fois cette saison sur route après six ans de professionnalisme. C’était lors d’une étape du Tour d’Italie. Marié à une chinoise, il a vu les athlètes pékinois s’entraîner pour les derniers Jeux Olympiques. La leçon fut profitable.

Jean-Paul