“Le club des incorrigibles optimistes” de Jean-Michel Guenassia

Par Kornaline

« Le club des incorrigibles optimistes » de Jean-Michel Guenassia est un excellent premier roman de près de 750 pages, toutes aussi intéressantes les unes que les autres.

A travers le quotidien de Michel Marini, adolescent parisien qui fait l’apprentissage de la vie, de l’amour, de la politique et des conflits sociaux, l’auteur se livre à un véritable portrait générationnel.

Pour le lecteur, c’est une plongée dans la France de la libération, de la guerre d’Algérie et des Trente Glorieuses. On découvre avec une réelle curiosité ce club d’incorrigibles optimistes, dans l’arrière salle d’un bar de Denfert Rochereau, le Balto. Derrière les joueurs de baby-foot se cache en effet une petite pièce remplie de joueurs d’échecs, tous échappés du bloc de l’Est. Réfugiés politiques ou en attente de papiers, c’est au fil des pages que l’on découvre l’histoire de chacun, toujours plus poignante, et leur lutte quotidienne pour rester optimistes malgré la dureté de leur destin. Parmi eux, toujours au Balto, on croise aussi de temps en temps les écrivains Sartre et Kessel, qui soutiennent financièrement ces rescapés du rideau de fer.

L’écriture de Jean-Michel Guenassia est simple et efficace. Le récit fait la part belle à l’humour et à la tendresse et mélange l’histoire personnelle du petit Michel à celle des autres personnages. Le tout est construit comme une grande fresque romanesque, où les destinées les plus complexes sont sublimées par la simplicité du texte et la redécouverte des petits plaisirs de la vie.

L’équilibre permanent entre l’histoire des années 60 et la vie ordinaire de la famille Marini est savamment maintenu par l’auteur et le lecteur à hâte de découvrir la suite du récit.