Godard or not Godard...

Par Sergeuleski

Et alors que la question ne se pose même plus...


Godard, cet éternel, ce grand, cet immense amateur...

Une souscription est lancée ; souscription qui devrait, nous l'espérons tous, permettre à Godard de s'offrir un chef opérateur et un preneur de son dignes de cet Art cinématographique qu'il est censé servir ?! A moins qu'il ne se soit agi depuis un demi-siècle d'autre chose... en ce qui le concerne car...

Sans justification aucune, la qualité déplorable de la bande son et de l’image ; qualité aussi affligeante que tout ce que l’art contemporain - fossoyeur de l’Art Moderne -, nous présente depuis les années 60 - un art de bric et de broc.

Godard ou l'anti-cinéma...

Un Godard qui, certes ! fait ce qu'il peut, avec les moyens dont il dispose ; et comme il ne et n'y peut pas grand-chose et que ses moyens sont limités...

Un Godard qui oublie souvent le cinéma en cours de route, trop occupé qu'il est à vouloir à tout prix nous expliquer qu'il est d'une intelligence bien supérieure à la moyenne de ceux qui servent le même Art que lui...

... ce Godard-là aura eu, malgré tout, le mérite de chercher même s'il lui est souvent arrivé de tourner alors qu'il n'avait rien trouvé : et là... mon Dieu, là... une heure trente, c'est long, très long : une éternité.

________________

"Film socialisme" ou quand Godard rempile

Much ado about nothing (ou si peu ! en comparaison avec la pièce du même nom)

Le titre du dernier long métrage de Godard aurait dû nous alerter avec son emploi inconsidéré et gratuit de social-isme là où l'on serait en droit de trouver social-iste, à la fois adjectif et substantif (et substantiel ?!) - tout comme cette substance dont le film aurait eu bien besoin car...

Une longue suite de name-dropping, collages en appui, citations... en-veux-tu-en-voilà, le plus souvent inaudibles(1)...

Film socialisme qui ignore superbement le spectateur (film pour Godard seul ?), d'une complaisance rare, ou bien d'une insouciance proche de la négligence, est un véritable défi lancé au cinéma : en effet, Godard (là est sans doute le drame de ce type de production dans laquelle on ne peut s'empêcher de voir le "cinéma" de quiconque "ferait du cinéma" sans en avoir ni les compétences techniques ni les attributs artistiques) semble vouloir nous mettre au défi de trouver dans ce qu'il nous faut bien appeler "une proposition audio/vidéo" un plan de cinéma, une idée, un visage, un regard, une voix dignes du 7è Art ; proposition d'une pauvreté sans nom dans laquelle le "réalisateur" peine à trouver quelque chose à dire, à montrer, à donner à entendre, et qui plus est : quelque chose à nous dire, nous spectateurs pourtant débordants de bonne volonté.

On nous promet Odessa, l'Egypte, la Palestine, l'Or espagnol... on n'en verra pourtant qu'un ou deux plans, aussi indéfinis qu'interchangeables.

Un port turc ?... De nuit ; port qui pourrait être n'importe quel port avant un bavardage mal inspiré dans un garage et une station service...

1 - Citations et collages... pas les siens mais ceux des autres ; d'où notre perplexité quant à ce qu'un Godard a bien pu construire comme oeuvre depuis 50 ans ?!


***

Godard prétend depuis un demi-siècle habiter le cinéma ; force est de constater que, dans les faits, Godard n'habite que lui-même.

Oui ! Godard n'est habité que par Godard.

Aussi...

Qui aura le courage de demander à Godard - depuis 40 ans, le réalisateur le plus sur-évalué de tous, tant sur un plan artistique qu'intellectuel -, non pas de rempiler mais... de raccrocher avant que l'on en vienne tous à penser que vraiment, cet homme-là n'était pas fait pour le cinéma ?!

____________________

Pour prolonger et rebondir... cliquez Cinéma ! De salle en salle...

Ainsi que... Godard chez Mediapart