Morbidesse (Birago Diop)

Par Arbrealettres


Morbidesse

Sous l’effet d’une puissante drogue
Je voudrais dormir, dormir
Sans rêves et sans souvenirs
Dans les bras du Temps qui vogue.

Dormir jusqu’à jamais, pour
M’évader de la hantise
Qui peuple et qui brise
Tout ce que j’aimai un jour.

Mon cœur sans libre
Sort de l’amour où
Pour lui tout vibre
Quand rien ne lui est doux.

Et tel le squelette pâle
Du tableau de Goya,
Soulevant la dalle
De sa tombe, il dit: «Nada!».

(Birago Diop)


Illustration: Zhaoming Wu