Brève : la presse terrorisée

Publié le 09 juillet 2010 par Gonzo

Alors que la classe politique française se laisse aller à des commentaires très critiques sur la presse , la vie professionnelle n’est pas facile pour les journalistes étasuniens qui vont à contre-courant du “politiquement correct” sur les questions de politique arabe. Au début du mois de juin, Helen Thomas, la doyenne des journalistes accrédités à la Maison blanche, avait dû démissionner après une déclaration assez peu diplomatique imprudemment accordée au rabbin et homme de médias local, David Nesenoff. Rappelant qu’ils occupaient un pays qui n’était pas le leur, elle suggérait aux Israéliens, en termes assez abrupts (“to get the hell out of Palestine”), de “rentrer chez eux” au lieu de “pousser dehors des gens qui vivent là depuis des siècles”.

Vous trouverez le texte de l’entretien dans la notice en anglais sur la vieille dame indigne publiée par Wikipedia. Cette horrible création d’Internet offrant d’ailleurs, avec une belle réactivité, un lien vers Octavia Nasr, autre journaliste d’origine libanaise contrainte de démissionner il y a quelques jours pour des propos déplacés. Son employeur, la chaîne CNN, l’a licenciée pour un message, via Twitter, trop “élogieux” à l’égard de Mohammad Hussein  Fadlallah qu’elle avait interviewé notamment en 1985 (“Sad to hear of the passing of Sayyed Mohammad Hussein Fadlallah.. One of Hezbollah’s giants I respect a lot.”) . Cette autorité religieuse chiite, proche de la Résistance au sud de son pays, venait de décéder à l’âge de 75 ans mais demeurait pour les autorités aux USA un “terroriste”.

Il va de soi que les ONG qui s’occupent de liberté d’expression de la presse n’ont pas eu à intervenir puisqu’il s’agit dans les deux cas d’une démission.