Sarkozy règle la question du logement à l’obus

Publié le 14 décembre 2007 par Pierre

 Le Président de la République Nicolas Sarkozy a prononcé à Vandoeuvre-lès-Nancy le 11 décembre un long discours de 14 pages sur le logement dans lequel il dresse la liste des idées qu’il entend mettre en œuvre dès 2008. Il dézingue méthodiquement un grand nombre de problèmes de la politique du logement et même pour un problème mineur, c’est le char d’assaut qui est envoyé. Ca a le mérite d’être clair.

Pour produire du logement, il faut libérer des terrains

 Pour Sarkozy, le problème du foncier c’est du pipeau. Les outils existent, ce sont les maires qui bloquent. Alors c’est simple, en l’absence manifeste d’engagement d’une commune, l’Etat se substituera purement et simplement à la commune.
Quant au droit de l’urbanisme qualifié de « tatillon », « kafkaien », « réservé à des experts », Jean-Louis Borloo le plongeur au tuba est chargé de réécrire le code, et si possible début 2008 naturellement.

Le livret A et le logement social

 L’Europe râle parce que seules la Caisse d’Epargne et la Banque Postale délivrent le Livret A ? Pas de problème, on élargit sa distribution à tous les réseaux bancaires.

Trop de gens habitent des HLM alors qu‘ils ont largement les moyens d’être dans le parc privé ? Là aussi, ça fuse : hausse substantielle du supplément de loyer de solidarité et examen systématique de la situation des ménages tous les trois ans pour voir si on ne peut pas trouver autre chose (autre logement locatif ou accession).

Le logement locatif privé

Les bailleurs se plaignent d’insécurité ? Pas de problème : on met en place une garantie mutualisée des risques locatifs (GRL) mais en échange, pas plus d’un mois de dépôt de caution demandé au locataire à l’entrée dans les lieux. C’est donnant-donnant avec Sarkozy.
Quant aux expulsions des locataires de mauvaise foi, le Président promet de remettre le dispositif réellement en route.
Enfin, finis les dispositifs fiscaux type Robien sans contrepartie sociale : désormais, pour bénéficier d’un amortissement fiscal, il faudra louer à un ménage modeste et avec des loyers sociaux.
 Sur des questions complexes qui font débat depuis des années, le Président ne se pose pas de question : il explose le problème à l’obus et propose une solution radicale et simple, certain que dans une majorité des cas ça marchera. Pour les autres cas, les bugs, on verra plus tard.
Cette méthode a l’avantage de casser un blocage sur lesquels experts et spécialistes se faisaient plaisir à disserter; Mais apporte-t-elle de bonnes solutions ? C’est la pratique qui le dira…

François