Critique : "Tamara Drewe"

Par Dime

TAMARA DREWE

De Stephen Frears

Avec Gemma Arterton, Roger Allam et Bill Camp


Mon avis : ««

Présenté hors compétition à l’occasion du dernier Festival de Cannes, "Tamara Drewe" avait ravi la presse et fait monter des torrents de rires lors de ses projections. Adapté très librement du roman graphique homonyme de Posy Simmonds et de l’œuvre de l’écrivain Thomas Hardy (Loin de la foule déchaînée), ce long métrage gorgé de soleil a permis au cinéaste britannique Stephen Frears de renouer avec la comédie après une longue parenthèse consacrée à des films dramatiques. Séduit par un scénario qu’il a jugé drôle et sensuel, le réalisateur a immédiatement accepté de diriger ce long métrage en qualifiant cette initiative d’acte libérateur. Mais, au fait, qui est "Tamara Drewe" ? Nez refait, jambes sublimes, pétillante, piquante, Tamara est en quelque sorte l'Amazone londonienne du XXIe siècle. Lorsqu’elle retourne en été au village où a vécu sa mère, tous les habitants tombent sous son charme, les mâles languissant au moindre de ses sourires. Et avec elle naissent des situations aussi cocasses que saugrenues. Derrière les traits de cette envoûteuse se cache l’actrice montante Gemma Arterton qui, en l’espace d’une année, a réussi à inscrire son nom à deux blockbusters : "Le choc des Titans" et "Prince of Persia". Autant vous dire que nous n’avons pas fini de l’apercevoir... Aussi approximative qu’elle avait pu l’être dans ces précédentes œuvres commerciales, la comédienne irradie ici d’un talent naturel. Sans surjouer, elle porte le film avec toute la légèreté que Frears attend. On sent en effet que le cinéaste met tout en œuvre pour que sa comédie pastorale se savoure comme un pastis au soleil. Et pourtant, malgré son ambition modeste et l’expérience redoutable de son réalisateur, le film manque d’allant et avance sans relief. L’intrigue ne trouve jamais sa place tant elle s’égare dans les méandres de tous ces personnages partiellement attachants. En somme, "Tamara Drewe" fait plus sourire que rire et ne mérite pas plus que l’étiquette « petite comédie estivale ».