Caméras Cachées #Exposed #2

Publié le 17 juillet 2010 par Katrin

Walker Evans, (1903-1975) dans les années 1930, fut le premier à prendre des photos « volées » dans le métro New-Yorkais  avec une petite caméra cachée: un déclencheur  était relié à a sa main, caché sous sa manche, jusqu'à un minuscule appareil-photo dissimulé dans son imperméable troué au niveau du ventre. Il a fait une série de portraits d’anonymes: The Passengers.

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Lorca diCorcia est l'héritier contemporain de Walker Evans, dans le sens où il a voulu saisir aussi la vie en mouvement de la rue. Dans sa série "Heads" (2000), il tire du flot humain 17 visages de Times Square, à une heure de grande affluence: visages en grands formats sur un fond sombre. Pour prendre ses photos, il avait, à la sortie d'un passage piétons sous un échafaudage, installé un appareil qui se déclenchait automatiquement lorsque les passants franchissaient une ligne.


Cette série s'inspirait directement de la serie " Streetworks" (1993)  dans laquelle il photographie des passants par surprise dans les rues de grandes villes mondiales (Londres, Naples, Paris, New York…). En déclenchant sans prévenir des flashes dissimulés à la vue des passants , ses images sont créées aléatoirement, dans une lumière irréelle. Avec "Two Hours" (1999), il capte une série de photos à la Havane à l'intérieur d'un cadre spatio-temporel très précis : un lieu unique, un coin de rue à la Havane, une durée très limitée, 2 heures, et un objectif fixe.


 A chaque fois, on est surpris par la présence d'un personnages parmi d'autres, qui expulsé de la foule, montre toute son individualité et son humanité, dans la très belle lumière du regard de DiCorcia.



Pour une autre série, Philip-Lorca diCorcia a arpenté les environs de Santa Monica Boulevard à Los Angeles à la recherche de modèles, prêts à poser dans des chambres d'hôtel, selon des scénarios préparés à l'avance. Certains sont des  «Hustlers» (prostitués masculins) et d'autres des «Pole dancers», danceuses de cabarets de strip-tease. « Je retournais dans la rue comme les clients ordinaires des prostitués. Je m'avançais et je leur disais : « Je veux vous prendre en photo, je vous paierai exactement ce que l'on vous paie pour une passe » » selon les mots de l'artiste. Pour chaque photo, il consigne nom, surnom, âge, lieu, et tarif.